BIOGRAPHIE TROUSER PRESS
Ces commentaires sont tirés du site Internet Trouser Press
De la même manière qu'ils avaient laissé s'échapper
l'occasion avec le rap, les champions de la "musique alternative" refusèrent de
reconnaître une nouvelle alternative de nombreuses années plus tard quand elle survint
de l'intérieur des terres anglaises sous le forme du grindcore, une mutation virulente
des éléments les plus extrêmes du hardcore, du metal et de l'industriel Cette fosse
auditive brouillée aurait pu tout simplement être la mort de la musique traditionnelle.
Dans sa forme la plus pure, les rafales de 5 à 90 secondes avec des tempos défiant le
temps, des guitares hyper distordues et des grognements/cris aigus inintelligibles du
grindcore ne contiennent ni couplet ni refrain et absolument rien de joli, faisant
simplement exploser la haine et la rage par des morceaux hyper courts.
Formé vers 1981, vaguement dans la mouvance du hardcore britannique et des tribus
relatives à Crass, NAPALM DEATH fit ses débuts vinyliques sur la troisième compilation Bullshit
Detector. L'influence de Grass est claire, à la fois dans le metalcore flou et sans
structure de Scum et dans sa pochette. Bien que les 28 chansons de l'album furent
enregistrées en deux sessions séparées par 8 mois d'intervalle (avec différents
line-ups, par dessus le marché : le guitariste Justin Broadrick est parti après la
première session pour former Head Of David, puis plus tard, Godflesh ; il fut remplacé
par Bill Steer de Carcass), les chansons sont indistinctes sauf pour les oreilles les plus
attentives aux sons atonaux. Les cauchemars de Lee Dorrian, vocaliste au larynx
déchiqueté, à propos d'un mode contaminé explosent avec l'impact d'un holocauste
sonique. Plusieurs chansons font moins de cinq secondes. "You Suffer (but
why)" dure en fait une seconde.
Le grindcore n'a rapidement plus rien eu en commun avec ses origines "hardcore
extrême" à pratiquement tous les niveaux excepté l'intelligibilité. F.E.T.O.
allonge les chansons mais maintient un niveau d'intensité super humain, avec une
influence distincte des premiers Swans et en y ajoutant une déformation encore plus
sadique. Les paroles acerbes s'attaquent à une profusion de thèmes confondant l'imagination ("Cock-rock
alienation" cite Rudimentary peni et contient ces lignes inestimables :
"Qui fait attention s'ils n'ont pas de cerveau / Donne nous des nibards et des
instruments / Nous aimons ça quand vous nous nourrissez de merde."). Les premiers
pressages sortirent avec un mini LP de cinq chansons en bonus ; Scum et quatre
chansons du EP sont inclus sur le CD FETO de 54 morceaux.
Enslavement rassembla les groupes ayant les mêmes goûts qui avait éclos eu
Angleterre, en Europe et au Japon dans un mouvement international grind pour de bon. John
Zom se fit le champion de leurs états de fait, formant un groupe de jazzcore napalmisant
appelé Naked City (la ville nue) avec le vocaliste Yamatsuko Eye (Zorn et Mick Harris
enregistreront plus tard l'album de Painkiller [le tueur de douleur], "Guts Of A
Virgin" [les intestins d une vierge] avec Bill Laswell).
Mentally Murdered présente un son plus articulé (sans pour autant
perdre en
sauvagerie), ses chansons mieux structurées et montrant des progrès suggérant une nouvelle
direction prometteuse, mettant un soupçon de thrash métaI là où se trouvaient des
accents industriels. "Napalm Death" est un 45 tours irrémédiablement
rare enregistré en concert pendant la tournée européenne du groupe en novembre 1988 ;
le EP japonais apparemment sans titre offre six morceaux brouillons mais en tout cas
inédits plus une demi douzaine de morceaux par un groupe local. Réparties entre 1987 et
1988, les Peel Sessions accumulent 26 chansons au total (dont plusieurs titres
rares) pour 21 minutes en un tout qui vous dissout l'esprit : une expérience auditive d'une
brutalité incroyable.
A la mi 89, le vocaliste Lee Dorrian et le guitariste Bill Steer s'en allèrent. Dorrian
partit former Cathedral, certainement le groupe le plus lent et accordé le plus grave
qu'il y ait jamais eu ; Steer opta pour se concentrer à plein temps à Carcass. La
moitié restante de Napalm Death recruta rapidement le vocaliste Barney Greenway
(ex-Benediction) et deux nouveaux guitaristes, des thrash-métalleux qui aidèrent Napalm
a se renouveler dans son style personnel et de première classe, mais sans être très
innovant. Harmony Corruption se concentre sur les aspects métalliques de Mentally
Murdered ; la batterie est aussi rapide que la lumière, les riffs à la
tronçonneuse et les vocaux de loup-garou de Greenway poussent le groupe carrément dans
le territoire de Slayer. Les vinyles britanniques initiaux sortirent avec un LP live qui
inclut une reprise de "Avalanche Master Song" de Godflesh, jouée avec
une force impressionnante. Le CD britannique ajoute une chute studio en bonus et la
totalité du EP Mentally Murdered (également disponible sur un CD single) le CD
américain inclut seulement le morceau studio "Hiding hehind".
Mass Appeal Madness, des ébats de tirs rapides et bruts en studio à travers
deux nouvelles chansons et des nouvelles versions de deux chansons plus vieilles, les
trouve en forme moins conquérante que sur Harmony et suggère d'une façon
prometteuse un retour à leur son caractéristique, aux cris aigus braillés et tout ça.
L'édition américaine comprend deux morceaux absents de la cuvée Harmony Corruption
ainsi que le EP Mentally Murdered.