BIOGRAPHIE TWISTING THE KNIFE

Napalm Death s'appelait Civil Defence à l'origine et a commencé à Birmingham, une ville ouvrière, en 1982. Les informations sur cette période du groupe sont très peu abondantes acr les enregistrements qu'ils produisirent furent très restreints. De toute façon, cela débuta sous la forme d'un projet Punk rock mené par les lycéens Nick Bullen et Miles Ratledge ainsi que certains amis qu'ils rencontrèrent à l'école. A cette époque, le groupe sonnait comme du punk rock/hardcore et était fortement inspiré par le combo Crass, un groupe britannique très concerné politiquement et socialement, et par la scène anarcho-punk qui existait en Angleterre au début des années 80. Dans la mesure où le groupe était très différent de maintenant, j'ai conçu une page spéciale qui renferme toutes les infos détaillées sur les origines de Napalm Death (web : sur ce site, reportez-vous à la section "Les Racines").

Cette incarnation de Napalm Death n'a cependant pas duré très longtemps. Au début, Napalm ne sonnait pas comme l'holocauste destructeur que nous connaissons aujourd'hui, ils étaient plus inspirés par les anciens groupes punks et d'autres formations underground comme Amebix et Crass. Dans ce style, le groupe participa à l'enregistrement de deux compilations, Ya mothas so fat she fits under a car et Bullshit detector n° 3, la dernière étant une compilation de groupe punks faite par Crass Records, un label détenu par le groupe Crass mentionné ci-dessus. Ceci est le premier enregistrement studio officiel de Napalm Death.

Pendant ce temps, le jeune guitariste Justin Broadrick jouait (en fait, il faisait tout lui-même) dans un projet nommé FINAL qu'il enregistrait dans sa chambre et partout où (et chaque fois qu') il pouvait, et ne faisait pas grand chose d'autre (Justin joue toujours et sort toujours des disques sous le nom de Final, avec le bassiste de Godflesh G.C. Green). Nick Bullen rencontra Justin Broadrick chez un disquaire de Birmingham où tous les deux avaient l'habitude de traîner. Ils avaient des intérêts similaires (le Punk Rock, le Metal, le groupe indus Throbbling Gristle...) et Justin fut aussitôt admis dans le projet de Nick. C'était aux alentours de mai 1985, et il amena les tout premiers sons métal. "Justin arriva et présenta un style plus métallique combiné à un jeu approximatif à la Killing Joke" dit le premier batteur Mick Harris. Puis ils enregistrèrent une démo légendaire (Hatred Surge) sur laquelle ils avaient des pseudonymes marrants : Nik - voix, Just - guitare, Nuts - basse, Rat - batterie.

Après avoir enregistré la démo Hatred, Rat partit (Harris dit qu'ils avaient des problèmes avec lui) et Mick Harris, un fan local qui ne possédait même pas son propre kit de batterie fut admis dans le groupe. Comme il le dit : "J'étais devenu un fan assidu à force de voir tous les concerts locaux et j'ai eu le poste que je souhaitais (...) Je n'avais qu'une paire de baguettes et je voulais devenir dingue derrière le kit".

Le groupe devint alors un trio avec Nik Bullen s'emparant des fonctions de bassiste tout en chantant et seulement Justin à la guitare et le petit nouveau, Mick Harris, à la batterie. "L'influence du métal s'est développée au fur et à mesure que nous jouions tous les trois" continue Mick. En fait, ils sont ensuite devenus le groupe de Grindcore le plus extrême à ce jour.

Après être rentré en contact avec Digby Pearson, le propriétaire de Earache Records, un petit label, par l'intermédiaire d'amis mutuels, Napalm Death signa un contrat et enregistra la moitié (oui, la MOITIE des chansons !) de ce qui allait être son premier album, Scum, en 1986. Comme Dig le dit lui-même : "Je les ai rencontré la première fois en 85 ou 86, ils avaient sorti une démo et personne n'y aurait touché. Mais j'ai écouté, j'ai aimé et donc j'ai décidé de la sortir". L'album n'était toujours pas sorti.

Bien que ND soit le premier groupe qui créa effectivement le mot "Grindcore" (le broyage extrême) pour classifier et définir le type de musique qu'il jouait, beaucoup d'autres groupes faisaient déjà ça depuis un moment. Des formations comme Siege, Repulsion, Macabre, S.O.B., Larm, Heresy, Cryptic Slaughter, Nausea, Death et beaucoup d'autres étaient toutes connues pour jouer des chansons brutales et ultrarapides. Elles n'ont en fait pas inventé le Grindcore mais l'ont aidé à évoluer et faire un pas en avant. De toute façon, Napalm Death était le premier à cataloguer effectivement ces groupes dans un style et à s'établir comme le roi du genre.

"Le grindcore était un terme de Micky" dit le chanteur Mark Greenway ; "Ca n'est pas venu de la presse, nous l'avons inventé". Concernant la définition du grind, il déclare : "Le grind peut être n'importe quoi, du thrash ultra-rapide à la musique vraiment lente, heavy et dense, comme les premiers Swans". La scène Grind allait alors commencer à prendre forme, et bientôt tous les groupes seraient menés par Napalm Death.

A cette époque, Nik Bullen assurait à la fois la basse et le chant mais cela allait bientôt changer... comme toujours dans Napalm Death. Dans le but de rendre les choses plus faciles à Nik, un nouveau bassiste, Jim Whiteley, fut appelé et Nik se concentra sur le chant. Ils commencèrent à jouer dans les petits clubs et le reste, gagnant un public restreint mais loyal.

Durant un de ces concerts, le groupe joua avec leurs camarades bruyants de Head Of David (qui était aussi un groupe brutal, mais plutôt industriel) et Justin, qui était absolument dingue de ces mecs, se vit offrir de jouer avec eux, pourvu qu'il quitte Napalm. Il n'a pas réfléchi deux fois avant de laisser tomber le grindcore pour de bon et de rejoindre Head Of David à la batterie. Napalm Death n'avait plus de guitariste.

Peu de temps après que Justin soit parti, Nik Bullen partit aussi. D'après Mick Harris, il perdait de l'intérêt, se pointait en retard aux répétitions, etc. On lui demanda de se reprendre en main ou de partir. Apparemment, il choisit la deuxième solution, quitta le groupe et retourna au lycée (plus tard, il forma Scorn, le combo ambient - dub - drum'n'bass - industriel - dance - tout ce que vous voulez  avec Mick Harris, mais ceci arrivera en temps voulu). La feuille des paroles de Scum contient un message de la part de Mick Harris à l'intention de Nik et de Justin, leur disant au revoir et leur demandant de rester ensemble... et à vrai dire, ils ne le firent pas ! ! !

Le groupe était alors réduit à Jim à la basse et Mick à la batterie et il est clair que les choses n'allaient pas se passer comme ça longtemps... Ils devaient trouver de nouveaux membres. Le guitariste Bill Steer jouait dans un groupe de grind local appelé Carcass (vous avez du entendre parler d'eux ! ! !) et étant donné l'affinité entre ces deux groupes, il rejoignit bientôt Mick et ND. On fit également appel à un nouveau chanteur : Lee Dorrian ! ! Oui ! ! ! Le roi du cri grindcore en personne ! Dés lors, le groupe, dont tous les membres originels étaient partis (sauf Mick), avait un nouveau guitariste (Bill), un chanteur solo (Lee), Mick à la batterie et Jim à la basse, une formation sympathique.

Ils enregistrèrent avec ce line-up ce qui allait devenir la face B de Scum, et le résultat sorti finalement chez Earache - référence Mosh 3. Ce fut un succès immédiat au sein de la communauté underground et il se vendit très bien dés sa sortie (plus de 90 000 copies seulement en Angleterre). Il causa un impact au sein de la musique extrême qui est perceptible aujourd'hui encore, influençant des groupes dans le monde entier. Cette fameuse tentative contre la structure musicale logique et contre le bon goût comporte des classiques séminaux du Grindcore tels ''Dragnet'', ''Fascist Control'' et l'inégalée ''You Suffer'', un bout de composition exquis qui dure à peu près 0,7 seconde (un record du monde pour la chanson la plus courte du monde peut être ?).

Après l'accueil chaleureux des thrashers, des punks, des métalleux, des moshers, des grinders et du reste, le groupe partit en tournée. Néanmoins, habitué aux changements de formation, ND perdit un autre de ses membres. Jim partit du groupe juste après que la tournée pour Scum ne commence (une fois de plus pour des raisons inconnues... comme on peut le voir, Napalm Death est un groupe plutôt mystérieux). Place à Shane Embury, le mec avec les cheveux les plus laids de toute l'histoire du grindcore. Après ce petit changement de line-up, ils prirent part à deux compilations (North Atlantic Noise Attack et la Pathological comp'), enregistrèrent deux Peel sessions et un split 45 tours avec les broyeurs japonais de S.O.B. Par dessus ça, nos adorables grindeux allèrent une fois de plus au studio Rich Bitch et enregistrèrent leur deuxième insulte à la société moraliste, le classique et controversé From Enslavement To Obliteration.

Totalement dans la même veine que Scum, From Enslavement est juste diffèrent au niveau de la production, meilleure, mais c'est tout. Ici encore, nous avons les mêmes vagues emphatiques de bruit et de thrash ultra-rapide dispensés à la vitesse de la lumière et qui faisaient chaud au cœur. La guitare de Bill déchire l'air et les vocaux de Lee sonnent comme s'il était en train de vomir et d'agoniser dans la douleur. De la pure joie et du divertissement innocent pour toute la famille, un classique sans aucun doute. A la suite de la sortie de FETO, Napalm participa à l'émission 'Arène : Spéciale Heavy Metal', ce qui prouve à quel point le groupe peut avoir de succès.

Le groupe continua de tourner dans le monde entier pendant un moment, mais aussitôt après son retour du Japon en juillet 1989, Bill et Lee décidèrent de partir et de suivre leur propre chemin. Et bien, une fois de plus, Napalm était réduit à une paire de membres. Mais Shane Embury et Mick Harris savaient tous les deux quoi faire et ils ne tardèrent pas avant de contacter ceux qui allaient devenir les nouveaux membres de ND. Ils contactèrent Jesse Pintado (qui avait joué dans un projet Grind appelé TERRORIZER). Un nouveau chanteur, Mark "Barney" Greenway, qui chantait dans la formation death metal BENEDICTION, fut également appelé et rejoignit immédiatement la bande sauvage. Le groupe était prêt à faire du rock, et donc le fit.

Après avoir recruté de nouveaux membres prêts à monter au front, le groupe prit part à la tournée Grindcrusher avec leurs compagnons de label et néanmoins potes : Carcass, Bolt Thrower et Morbid Angel. Après la tournée, nos vengeurs toxiques décidèrent de changer un petit peu les choses. Ils appelèrent un second guitariste, Mitch Harris (ex- RIGHTEOUS PIGS) et ce line-up commença immédiatement à écrire de nouvelles chansons.

Désormais, avec des membres différents et des idées différentes en tête, le groupe voulait également un nouveau producteur. Ils choisirent l'extraordinaire producteur américain de death metal, Scott Burns (révélé par Sepultura et Death), qui vit et travaille en Floride, un genre de 'point de rencontre' pour les groupes extrêmes. L'endroit a déjà été utilisé par des formations comme Obituary, Fear Factory, Deicide, Death et d'autres. Il était temps pour Napalm Death d'investir cet endroit merveilleux.

Le groupe alla au Morrisound et commença à travailler sur son nouvel album, Harmony Corruption. En écrivant Harmony, ils changèrent un peu leur style, allant du Grindcore débridé et sans détours à une saine mixture de bons vieux tempos soniques en rafales et certaines parties plus lentes et plus rythmiques. Il est beaucoup plus influencé par le Death metal que les albums précédents, et cela représentait une bonne progression car les chansons passaient bien. Mais rien n'est parfait et la production de Scott Burns sur ce disque est vraiment merdique. Comme moi, le groupe n'aime pas non plus le travail de Burns et n'a plus jamais retravaillé avec lui.

Après avoir sorti son nouvel album, ND continua de tourner autour du monde (en commençant par le Brésil ! ! ! Ouais ! ! avec Sepultura en première partie, du temps de Beneath The Remains) et à partir du matériel filmé à ces concerts, ils sortirent une vidéo, Live Corruption.

Le dernier membre fondateur de Napalm, Mick Harris, voulait changer le groupe. Il avait marre de tout le délire Thrash/Death et voulait expérimenter un peu, essayer de nouvelles choses, prendre plus de risques. Son idée était d'introduire des samplers et des boîtes à rythmes dans le groupe. Et bien, les autres mecs n'aimaient pas trop cette idée. Ils voulaient toujours jouer du Grindcore sans détours ! ! ! Et c'est ainsi que Mick fut forcé de partir et de démarrer son propre groupe, Scorn. Assez ironiquement, il appela le bassiste/vocaliste Nik Bullen et le guitariste originel de ND, Justin Broadrick, et ils entrèrent ensemble en studio pour enregistrer le premier album de Scon, Vae Solis.

Une vaste tournée aux USA avec Sepultura, Sacred Reich et Sick Of It All suivit, élargissant encore plus le public de Napalm Death.

Dans l'intervalle, ND sortit un autre disque, Utopia Banished, travaillant désormais avec l'extraordinaire producteur Colin 'Mr Soft' Richardson. Ce disque était un peu un "retour aux sources". Emphatique, sans compromis, on joue ici du Grindcore, aucun survivant à tout prix ! ! ! Beaucoup plus minimal qu'Harmony, ce disque suit le même style que celui que nous avions dans Scum et dans From enslavement.... Un disque de ND très sympa dans la tradition de leur début.

Après avoir enregistré le maxi The world keeps turning, le groupe parcourut l'Europe avec Dismember et Obituary sur la tournée "La campagne pour la destruction musicale". La tournée continua aux USA et ils jouèrent avec Cathedral, Carcass et Brutal Truth.

Puis les choses devinrent assez cools pour nos chers napalmers. Le line-up n'allait plus jamais changer. Mitch, Jesse et Danny partirent tous vivrent avec Shane en Angleterre, et le seul à vivre seul (et à Londres ! !) est Barney. Après toute la tournée et le reste, le groupe se reposa un moment, partit en studio et enregistra Fear, emptiness, despair. Là, c'était un changement majeur ! !

Malgré qu'il soit lourd et agressif, le nouveau disque sonnait de manière très différente pour le napalmphile moyen. Il était clair que Napalm Death essayait de moderniser le son typique qu'il avait. Une plus forte densité de riffs rythmiques et des structures plus industrielles mixées avec certaines bonnes vieilles rafales de Grindcore constituent les ingrédients principaux de l'album, le rendant unique et donnant une approche totalement différente de toute la musique Heavy (au moins pour ND). Comme d'habitude, les critiques et les fans reçurent l'album correctement.

Des concerts avec Entombed, Obituary et Machine Head montrèrent au public à quel point le nouveau son pouvait être violent et agressif.

Le mini Greed killing fut le disque suivant, et sorti sur le toujours fiable (? ? ?) label Earache. Allant une fois de plus dans la même direction que Fear..., le groupe a désormais un son légèrement plus accessible. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est pourtant un des meilleurs disques de ND à ce jour, montrant avec quelle perfection le groupe a appris à mûrir au cours des années en rendant sa musique plus sophistiquée et plus complexe que jamais, et en gardant pourtant toute la lourdeur et la brutalité qui l'a rendu si célèbre. Après l'avant-première avec le mini album sortit le disque longue durée, Diatribes.

Bien que les choses semblaient se passer très bien de l'extérieur, ND traversait des problèmes. Des incompréhensions entre les membres et le chanteur principal Mark "Barney" Greenway menèrent à l'expulsion de ce dernier hors du groupe à la mi/fin 96. Barney alla enregistrer avec Extreme Noise Terror (le disque d'E.N.T, Damage 381, comporte Barney comme chanteur principal) et le crieur principal d'E.N.T., Phil Vane, remplit le vide laissé par Barney dans ND ! ! ! De toute façon, les choses ne se passèrent pas aussi bien que prévues, et Vane fut mis à la porte juste avant qu'ils ne rentrent en studio pour enregistrer le nouvel album. Qui allait chanter dans Napalm à présent ? Qui pourrait remplacer un des meilleurs chanteurs de Grindcore ? Un personnage très familier... Personne ne voulait l'admettre au début mais Barney était le seul assez bon pour remplir cette tache. Le mec fut rappelé et accepta. Barney est de retour dans Napalm ... pour toujours ? Gardons les doigts croisés.

Très récemment, le groupe a sortit son septième album, Inside the torn apart. Encore un pur chef d'œuvre, Inside... amène Napalm Death un peu plus loin dans le futur du grindcore, et établit le groupe comme le seul survivant du genre (un genre qui semble avoir fané au cours des années). Les autres groupes qui se sont risqués sur les eaux troubles de la musique extrême grind ne sont que de pales imitations des vrais rois. La production très forte de Colin Richardson assure une bonne qualité au son et une puissance énorme. Un nouveau classique est établi, encore une fois pour que les autres groupes l'utilisent comme un standard grâce auquel ils peuvent se juger.

Le futur de Napalm Death est devant lui (comment pourrait-il en être autrement ?)... suivant le chemin sinueux du grindcore, c'est le dernier groupe parmi tous ceux qui ont initié ce mouvement. Un line-up fort, et le fait de savoir que les bonnes personnes font un travail correct nous assure que, tant que Napalm Death existe, la musique extrême est entre de bonnes mains.

Cette biographie est l'oeuvre de Joachim Ghirotti.


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