FESTIVAL
ROCK HARD
DEATH / NAPALM DEATH /
PESTILENCE
CANNIBAL CORPSE / DISMEMBER
Cologne (Live Music Hall) le 21 décembre 1991
Source : HARD ROCK MAG / Février
1992
Journaliste : Phil Pestilence
Une groz'vêt du death metal en berxbectif ! Bienvenue à Cologne, célèbre pour son eau aux senteurs parfumées et son audience thrash extrémiste (près de deux mille personnes ce soir là). Nous arrivâmes quelques minutes après la prestation des gamins scandinaves de Dismember qui, d'après les observateurs initiés, avaient su faire péter les plombs teutons. Avec une moyenne d'âge de dix-huit ans et la brutalité quasi instinctive de leur death façon Schuldiner, ces suédois au long cours, élèves d'Entombed, devraient prochainement casser la baraque chez nous aussi.
Avec Cannibal Corpse, le degré de violence montait d'un cran. Le quintette new-yorkais qui
revenait en terre promise, l'Europe, un mois et demi après sa tournée carton en
compagnie de Loublast, trouvait cette fois-ci un public bien préparé à leur
insoutenable assaut sonique.
Grâce à l'arrivée en son sein de Tony Choy, bassiste de Cynic qui a, pour l'anecdote
(et pour la cause), enregistré l'album d'Atheist, Pestilence se présentait plus efficace encore que nous l'avions vu au Gibus. Leur
bon leader, Pat Mameli, anciennement guitariste et maintenant vocaliste attitré, ne s'en
sortit cependant peut être pas aussi bien qu'on pouvait l'escompter spécialement sur les
lignes de chant mises en place par son prédécesseur Martin Van Drunen. Il semble
évident sur Testimony Of The Ancients, le troisième album, que le gang
néerlandais a gagné aussi bien en technique qu'en mélodie mais cette évolution se
réalise sans doute au détriment de la puissance qui faisait l'apanage du groupe.
Il fut étonnant de constater à quel point l'audience teutonne paraissait passive ce
soir-là, se contentant pour sa grande majorité de quelques sifflets entre les morceaux.
Accueillant dans ses rangs un nouveau batteur en lieu et place du fameux Mick Harris, Napalm Death, visiblement en phase de
préparation, ne put offrir aux spectateurs qu'une prestation de qualité moyenne.
Desservi par une sono ronflante et plutôt sourde, le combo de Birmingham faisait plutôt
passer ses anciennes compos grindcore (celles du premier album Scum) pour un
échantillon indigeste de bruit avarié, mais leur show fut très largement récupéré
par les titres du troisième album en date, Harmony Corruption, et notamment le
vibrant single "Suffer The Children").
Quant au nouveau line-up de Death,
propulsé par les titres fraîchement sortis de Human, il ne donna satisfaction
que sur le plan purement artistique, Chuck Schuldiner manquant souvent de présence
scénique, voire d'un soupçon de charisme. Les classiques que constituent "Pull
The Plug", "Zombie Ritual" et "Spiritual
Healing" rehaussèrent bienheureusement la performance du quatuor de Floride,
mais on ne saurait que trop conseiller à ce bon vieux Chuck d'aller chier un bon coup
avant d'investir une scène.