FESTIVAL MEGAFOLIES

Limoges (Lac de St Pardoux) / 14 mai 1994

Source : HARD FORCE / Juin 1994
Journalistes : Henri Dumatray, Christian Lamet, Emmanuel Potts et Benji


De mémoire de hardos, jamais nous ne nous étions enfoncés autant dans la France profonde pour assister à un festival ! Il y eut bien, il y a quelques années de cela, le "Heavy Rock Festival" de Lourdes, mais rien de comparable avec ce champ situé au beau milieu de nulle part ! Ce sont tout de même près de 3500 excités qui firent le déplacement, ce qui n'est pas si mal, si l'on tient compte du fait que le festival ne pouvait pas s'enorgueillir de l'appui d'une grosse tête d'affiche... mais ce qui risque de faire un peu juste dans la balance des organisateurs.

Et la musique dans tout ça ? Brillante ! A tous les niveaux. Désolé pour les
LUNATIC KILLERS, les locaux dont j'ai loupé le set pour d'interminables problèmes de pass... Je me plante donc devant la scène pour HOAX, qui fit de son mieux pour réveiller le public déjà rentré. C'est dur d'ouvrir !

LOUDBLAST faisait visiblement partie des groupes les plus attendus et les kids, enfin concernés, donnèrent largement de la voix sous les coups de boutoir des Lillois. Depuis le temps qu'on vous le dit, qu'ils assurent aussi bien que n'importe quel groupe de death / heavy étranger !

La caste hardcore de la faune présente se rua aux premiers rangs pour saluer comme il se doit les américains SPUDMONSTERS. Une fois de plus, quelle gifle ! Extrêmement physique, l'ensemble du groupe fit grosse impression, avec de nombreux stage-diving d'un Don Foose survolté. Hardcore, fun, et même du MOTÖRHEAD en rappel avec un cataclysmique "Ace Of Spades", en conclusion d'un des meilleurs moments de la journée.

Malgré les rumeurs insistantes sur l'éventuel split du cultissime trio helvète, c'est un CORONER conquérant qui s'empara de la scène. Que de qualificatifs élogieux à employer pour décrire cette formation référentielle, malheureusement jamais soutenue comme il se doit... mais qui fit ici un carton qui dut lui donner du baume au cœur. Des musiciens exceptionnels pour un techno thrash que l'on espère apprécier encore longtemps.

WALTARI et sa fusion délirante eut quelque peu de mal à succéder au (oui, j'insiste) génial CORONER, et une bonne partie du public se désintéressa totalement de ces pourtant éclatants finlandais, pas vraiment à leur place sur cette affiche très métallique.

Surtout qu'arrivait ENTOMBED, pour une de ses premières prestations françaises depuis un bail. En pleine tournée européenne, les suédois se montrèrent parfaitement percutants et les "Demon", "Wolverine Blues" ou "Left Hand Path" contentèrent largement la partie death métallique de l'assistance. Aucun doute, ENTOMBED fait partie des tops du genre et son show tient la route.

La nuit commençait enfin à tomber lorsque TREPONEM PAL vint nous abreuver de ses riffs glaciaux / c'était la première fois que je voyais le groupe sur une grosse scène, et il s'est montré véritablement excellent. Marco Neves, en leader incontestable, sut donner l'aura nécessaire pour rendre ces moments en compagnie de TREPONEM PAL intenses. Avec un show axé sur "Excess & Overdrive", nous eûmes même droit à l'apparition d'une fort excitante donzelle se déhanchant sur "Pushing You Too Far" !

Suivirent les bouchers de NAPALM DEATH : accordons-leur la médaille de la plus grosse déflagration sonore du jour, sans hésitation. Barney et sa horde, terriblement puissants et carrés dans leur carnage, se montrèrent tels que les fans les attendaient, sans compromission et "Nazi Punks Fuck Off" acheva les derniers survivants.

Les très prometteurs BURNING HEADS nous balancèrent juste après leur hardcore mélodique et imparable, et ce devant une foule qui commençait à quitter les lieux because fatigue, heure tardive et le début de ce qui avait menacé une bonne partie de la journée sans jamais se montrer... la pluie ! Cela n'empêcha pas nos Orléanais préférés d'être, comme d'habitude, déchaînés et heureux de jouer. Vite, un nouvel album !

La pluie commençant elle aussi à envahir la scène, MURPHY'S LAW fut contraint de jouer sans retours, ce dont le groupe semblait se tamponner royalement ! Taré parmi les tarés, Jimmy Gestapo plongea un nombre incalculable de fois dans le dernier carré de fans restés le soutenir, lui le chef d'un hardcore fun aux relents ska.

Deux points noirs cependant. La bataille de boue, si elle a semble t-il beaucoup amusé les MURPHY'S, a carrément dégueulassé la scène : dur pour les organisateurs ! Et puis cette agression dont fut victime un kid par un bovin de la sécurité, du même côté d'où éclatèrent quelques échauffourées à la fin du gig de NAPALM. Dommage, car pendant tout le festival, la sécu s'était montrée très correcte, tout du moins à l'égard des slammers : pourquoi faut-il toujours qu'il y ait une mule de trop ? GBH ? Pas vu. Mais quand on sait qu'en tout et pour tout, le groupe a joué un quart d'heure, raide torché, ne regrettons rien. Punk's stoned ! Que changer l'an prochain ? Quelques éclairages menant au parking, et un peu moins de queue pour acheter son sandwich, et tout sera parfait ! Une première en tout cas très positive.


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