NAPALM DEATH

Londres (Camden Falcon) le 7 mars 1999

Source : INTERNET / 1999
Journaliste : Steven Wells

Cette chronique a été rédigée par Steven Wells et il a un style bien spécial (il avait écrit un commentaire d'introduction délirant qui figurait à l'époque sur le site officiel www.enemyofthemusicbusiness.com mais il n'y est plus).


"DEATH" grognons-nous (comme des faussets qu'on brûlerait à coup de chalumeau). "HURRRARGH" nous répondent les lutteurs sumo adeptes de duels au sabre et de sorcellerie qui sont sur scène. Et l'heure suivant donne l'impression que les balles d'une mitrailleuse garnie de métal assaillent des rangées de soldats entassés comme des sardines, que les arbres sont atomisés jusqu'à leur cime par la gelée de pétrole et que les cris inhumains des blessés sont innombrables.

Pourtant, le message de Napalm Death est peace & love, les mecs. Demandez au vieil hippie qui fume son joint dans son T-shirt manches longues de Crass, il vous le dira. La contradiction étrangement délicieuse étant que ce message, foncièrement pacifiste / anarchiste / végétarien est accompagné d'un son qui fait penser à un champs de chevaux de gros trait qui se feraient brutalement massacrer par des satanistes lobotomisés armés de harpons émoussés et rouillés durant une teuf disco gabba sauvage en plein air avec stroboscope à gogo et des rythmes montant à 485 bpm. Pendant un raid aérien, évidemment.

Demandez au supporter de l'équipe de foot de West Ham avec son T-shirt "Millwall peut aller se faire voir", demandez au zonard des quartiers ouest de Londres dans sa tenue de snowboader en Goeretex et au métalleux mi-chauve d'une quarantaine d'années complètement décomposé (qui headbangait sans honte et tomber ses pellicules inexistantes sur son T-shirt de Saxon, "Weels Of Steel", pendant le calme avant la tempête). Non, ne leur demandez pas. Fuyez de terreur en les voyant s'envoyer des coups de poings, de coudes, de genoux, de pieds, des coups de boule dans une frénésie quasi religieuse. Courez vous réfugier en criant vers l'arrière de la salle, restez à côté des nanas gothiques percées de la tête au pied, meurtri et haletant, tout en contemplant cette gloire qu'est Napalm Death - le groupe de meétal nauséabond qui a inventé la gabba, la techno, la jungle et le hardcore digital en étant seulement armé des vieux instruments analogues qui puent et d'une solide collection de disques de Black Sabbath.

"Cette chanson s'appelle Scum !" dit Barney - le beau petit chanteur blondinet qui avait quitté Napalm puis avait du être réintégré car personne - absolument PERSONNE - n'arrivait à chanter comme Linda Blair dans l'Exorciste qui crachait comme un putois avec sa voix éraillée aussi bien que Barney peut le faire (bien que, pour être tout à fait précis, il faut dire que c'était en fait Mercedes Mc Cambridge qui faisait la voix dans ce film). "Sccccccccccccccum !" vocifère Barney. "HURRRAAAAAARGH !" crie la foule. "Je veux ma maman !" se plaint Tony Blair alors qu'il est attiré dans un moshpit frénétique et que son T-shirt de Belle & Sébastien est arraché de son dos meurtri et saignant puis tassé dans sa gueule béante.

Un-zéro pour les barbares, comme toujours


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