MARDUK / NAPALM DEATH
FINNTROLL / VADER...
Paris (La Locomotive) - 05 décembre 2004
Source : HARD ROCK MAGAZINE /
Décembre 2004
Journaliste : Matthieu Millot
Comme tous les ans à la même époque, la
caravane du X-mas posé ses valises à La Locomotive pour une soirée placée sous
le signe de la brutalité. Comme tous les ans également, c’est Marduk qui tient
le haut de l’affiche, mais nous y reviendrons plus tard.
Avant BELPHEGOR, c’est
un jeune groupe français de black qui ouvre les hostilités. Etant arrivés
piteusement en retard, nous ne retiendrons ni le nom de la formation, ni la
qualité de sa prestation. Belphegor pour sa part va briller pas son attitude
statique et pas par sa musique, aussi originale qu’une peinture pieuse dans une
cathédrale. Bref, loin d’être inoubliable.
THE BLACK DAHLIA MURDER
prend la suite. Notre bon Vlad semble entretenir une rancœur particulièrement
tenace à l’égard des américains, mais force est de constater que sur scène, le
combo ne fait pas semblant. Sur une base metal, le groupe développe ses
influences death et thrash pour recracher dans nos oreilles qui commencent à
saigner une bouillie particulièrement brutale. Un concert plus qu’honorable.
Une fois de plus, les Polonais de VADER
donnent un concert au milieu d’un festival, et ne bénéficient donc que d’un
temps de jeu écourté. Mais les 45 minutes allouées suffiront à Peter, Mauser &
co. à assassiner un public au son de son death metal qui, décidément, tend de
plus en plus vers Slayer. Mais bon, tous les classiques du groupe sont bien
présents comme "Wings", "Reborn In Flames" ou "Carnal". Il
faut de plus saluer le courage et l’abnégation du guitariste / chanteur Peter
qui, en dépit d’un corset et d’une grande douleur dans le dos, s’est une fois de
plus donné sans compter ; Rien que pour ça, respect !
Mais il est temps d’assister à ce qui sera très certainement LE concert de la
soirée grâce aux doux dingues de FINNTROLL.
Sur disque, la musique du groupe est déjà une invitation à danser la gigue. Ce
soir, La Locomotive s’est transformée pendant 45 minutes en véritable piste de
danse métallique. Le black-metal du groupe, teinté de sonorités folkloriques
fait mouche et la quasi-totalité du public se retrouve à danser et à sauter
partout. Wilska, le nouveau frontman de la formation, en impose grâce à son
physique corpulent, mais également par sa voix et son entrain. Un vrai troll, en
fait. Ce soir, Finntroll a prouvé qu’il n’était plus un groupe de seconde zone,
mais bien une formation fort capable de tenir une tête d’affiche sur ses seules
épaules (aaahh, ce "Trollhammaren", repris par toute la Locomotive !) ; à
revoir très bientôt. On l’espère, tout du moins.
Le second gros morceau de la soirée réside en la présence des vétérans
NAPALM DEATH. Marrant de voir
le groupe, pourtant géniteur du grind et figure emblématique du death, se
retrouver sur une affiche certes teintée metal extrême, mais surtout versée
black-metal. Qu’à cela ne tienne, Napalm est venu, a vu et a vaincu. Le set de
la bête durera à peine une heure, mais ces quelques 55 minutes laisseront
l’assistance complètement amorphe. Jouant aussi bien leurs propres titres ("Suffer
The Children", "Scum", "From Enslavement To Obliteration") que
des reprises (Cryptic Slaughter, Agnostic Front ou les Dead Kennedys), Napalm
s’évertue à faire plier l’auditoire sous une avalanche de violence et de
décibels. Le groupe jouera en outre deux nouveaux titres à paraître sur son
prochain album, "The Code Is Red… Long Live The Code", qui ne présagent
pas d’un changement radical de style.
Vient enfin le tour de MARDUK.
Bon, musicalement, Marduk sur scène, on sait ce que ça donne. Ce soir, tous les
regards étaient tournés vers le nouveau vocaliste, Mortuus. Si Legion (précédent
hurleur) se montrait parfois un peu trop bavard entre chaque titre, Mortuus ne
prononce pas un seul mot du concert, se contentant d’arpenter la scène comme un
lion en cage. Une attitude typiquement black metal. Mais surtout, Mortuus se
différencie de son prédécesseur par une voix moins criarde, plus gutturale et
haineuse. En fait, Mortuus représente sur scène la haine de l’humanité à lui
tout seul. Il ne récite pas les textes des titres, il les vomit littéralement à
la face d’une assistance perplexe. En revanche, Marduk a choisi d’alterner
titres lents, épiques et boucheries dans la plus pure tradition du black-metal.
Cependant, une heure de Marduk, ça fait un peu long (surtout lorsque le groupe a
mis 45 minutes à monter sur scène !). Mais Marduk reste Marduk. Chiant peut
être, mais foutrement efficace. Le point négatif de cette soirée ? La chaleur
insupportable de la salle. Bon allez, même date même heure l’année prochaine ?