BOOTLEGGED IN JAPAN


Franck Frejnik / HARD'N'HEAVY / Juillet-Août 1998

Le Japon vient à peine de se débarrasser de Godzilla qu'une autre sommité destructrice lui tombe dessus : Napalm Death, plus vivant que jamais.
L'histoire veut que le groupe de Birmingham soit tombé par hasard sur une cassette bootleg d'un de ses shows enregistrés au Japon durant leur tour 96. La qualité était si exceptionnelle que l'énergie et la violence dégagée aurait fait fuir Godzilla aux States (ouais bon, j'en fais un peu trop là...). Ni une ni deux, voilà que ledit pirate devient officiel. Ce concert du 5 août au Liquid Rooms de Tokyo tient effectivement toutes ses promesses. Le son est excellent ; les morceaux, issus de différentes périodes, s'enchaînent à un rythme effréné ; le groupe est en forme et le public en redemande, même s'il a mal... Si Napalm Death s'emmêle un peu les pinceaux dans le premier quart d'heure avec des titres extraits de ses deux derniers albums en date, Diatribes et Fear, emptiness, despair, perdant de sa crédibilité et de sa magnificence en voulant "moderniser" son style, le fan retrouvera avec une joie sadique la brutalité légendaire du groupe avec des titres plus anciens parfaitement orchestrés comme "Suffer The Children", "Lucid Fairytale", "Control" ou "Siege Of Power". Bref, Bootlegged In Japan, c'est vingt-quatre titres joués la tête dans le guidon et à écouter la tête dans les enceintes. Pour le rappel, le groupe en rajoute une couche avec "Nazi Punks Fuck Off", méconnaissable reprise des Dead Kennedys, et les indémodables hits underground que sont "Scum" et "The Kill", tirés du tout premier opus du groupe. Tuant !

Classement : 4 étoiles sur 5


Journaliste non crédité / METAL HAMMER ESPAGNOL / Août 1998

Album pirate transformé en disque officiel parle groupe lui-même, enregistré le 5 août 1996 au Liquid Rooms de Tokyo, au Japon, devant une assistance enragée de fans nippons et délivrant des chansons de tous ses albums, de ses débuts à Diatribes. L'avalanche sonique des guitares de Jesse Pintado et de Mitch Harris durant des brûlots comme "Antibody", "My Own Worst Enemy", "Greed Killing" ou "More Than Meets The Eye" se voit drastiquement appuyée par la puissance de la section rythmique du leader Shane Embury (basse) et du batteur Danny Herrera pendant "Cursed To Crawl", "Siege Of Power" ou "Suffer The Children". L'album comprend la totalité du concert, rappel compris - avec les chansons suivantes : "Nazi Punks Fuck Off", "From Enslavement To Obliteration", "Unchallenged Hate", "Ripe For The Breaking", "Scum" et le mythique "The Kill". Tout l'esprit de NAPALM DEATH, avec le vocaliste Mark "Barney" Greenway, réunis sur un même scénario pour la postérité. Un concentré d'énergie pure !


Pete Gabler / METAL HAMMER ANGLAIS / Juillet 1998

De même que pour des groupes comme Extreme Noise Terror, une bonne partie du plaisir procuré par l'écoute d'un nouveau disque de Napalm Death consistait à voir combien de chansons se situeraient en dessous de cinq secondes, quelque chose qui arrivait fréquemment à l'époque. A quel point nous riions alors qu'un titre inadéquatement long accompagnait un grognement invraisemblablement court, soutenu par un bourrinage de batterie et de guitare surpuissant qui durait environ une seconde et demi. Hilarant. Mais les temps ont changé, et ce pirate live japonais de 24 titres, qui sort officiellement, montre leur volonté de réduire les exportations de ce bootleg hors du pays du soleil levant. Napalm Death prend plus de temps pour aborder de sérieux problèmes actuels, spécialement dans la chanson tendrement délicate, "Nazi Punks Fuck Off" et dans la sensible "Plague Rages". Ce live a comme qualité d'avoir un son étonnamment poli, mais finalement extrêmement unidimensionnel, ce qui est un problème réel quand la musique est uniquement dynamique et n'a qu'un but. Si la mélodie est votre facteur d'achat essentiel, vous ferez bien mieux d'aller voir ailleurs, mais si vous ne pouvez vous passer d'un "Lucid Fairytale" ou devez absolument connaître "Ripe For The Breaking", alors vous êtes de toute évidence un fan hardcore et cette chronique ne vous affectera pas un seul instant. Malheureusement.


Maxime Labes / ROCK SOUND / Juillet-Août 1998

Généralement, quand on nous annonce la sortie d'un live, il y a de quoi frémir, on se dit qu'il doit y avoir anguille sous roche. Alors c'est quoi cette fois-ci : "Ils ont un contrat à finir, on va encore attendre deux ans avant un véritable album ?". Et bien non, cette fois-ci rien de tout cela, aux dernières nouvelles, tout va bien pour Napalm Death avec Earache, et le prochain sera même prévu pour septembre (produit par un Colin Richardson toujours aussi indispensable). Ce live est tout simplement destiné à enrailler le phénomène des 'pirates' japonais souvent de mauvaise qualité, et pour cela quoi de mieux qu'un autre pirate choisi par le groupe lui-même pour sa qualité capturant leur "véritable esprit live sans compromis"... Même si ce CD n'a de 'Bootleg' que le nom, c'en est bien un. Souvent, la batterie écrase la guitare et la voix se voit étouffée dans le déluge. Cela dit, bien des lives officiels ont un son beaucoup plus faible. Une fois de plus, Napalm nous prouve que ses deux guitaristes font partie des meilleures rythmiques du métal. L'enregistrement fait la part belle à "Scum" (cinq titres) et à "Diatribes" (sept) sans oublier les classiques ("Suffer the children", "From enslavement" ou la reprise des Dead Kennedys, "Nazi punks fuck off"). Soixante-dix minutes d'apocalypse jouissives.

Classement : 3 smile sur 5


Journaliste non crédité / HARD FORCE / Eté 1998

Nous avons déjà eu droit à quelques dizaines de "Live from Japan" de tout poil et d'une qualité assez inégale. Si nous pouvons nous souvenir des perles de JUDAS PRIEST, de MSG ou de DEEP PURPLE, ce "Bootlegged In Japan" aura certainement la palme du plus brutal d'entre tous ! Ayant eu plusieurs fois la chance de voir NAPALM DEATH live à différentes époques de sa carrière, je peux dire que ce "Bootlegged In Japan" est parfaitement représentatif du groupe et de l'atmosphère de ses concerts. Première constatation importante, cet album n'a [heureusement] de 'bootleg' que le titre, et bénéficie d'un son véritablement énorme ! Côté track-list, NAPALM DEATH ne renie aucun de ses anciens albums et nous propose une présentation exhaustive des titres qui ont fait sa réputation au fil du temps comme "Scum", "Suffer the children" ou des chansons plus récentes telles "Diatribes" ou "More than meets the eye", par exemple. Du côté de l'interprétation, c'est toujours du solide chez NAPALM DEATH et les cinq membres du groupe s'en donnent à cœur joie pour déverser un véritable déluge de décibels. J'aurais espéré plus d'enthousiasme de la part du public japonais, étonnamment absent de l'enregistrement, mais il... ( ? ? ?)
La chronique s'arrête comme ça ! Ce ne sont pas mes archives qui sont incomplètes, c'est une erreur d'impression. Je vous laisse donc imaginer la suite...

Classement : le pouce levé, ce qui veut dire à point je crois (comprendre "BON")


P.L. / HARD ROCK MAG / Août - Septembre 1998

"L'idée de sortir officiellement cet album nous a été suggérée quand nous avons découvert des cassettes pirates japonaises de ce show de Tokyo '96 et ressenti que ce concert restituait le véritable esprit live, débarrassé de tout compromis, de Napalm Death" peut-on lire dans le livret de ce CD. Malheureusement, "l'esprit live" annoncé est totalement absent de cette galette : où est donc passé le public ? Certes, le public nippon est réputé pour ses silences quasi-religieux durant les morceaux, mis tout de même... Pourtant, le son est fabuleux, la setlist monstrueuse, le grindcore de Napalm Death surpuissant et parfaitement exécuté. Mais de folie, aucune trace. Précisons que ce concert, enregistré le 5 août 1996, fut le dernier du vocaliste Barney Greenway avant son échappée momentanée dans Extreme Noise Terror. Ceci peut expliquer cela. Non ; il faut bien plus voir en ce live un prétexte pour faucher l'herbe sous les pieds des bootleggers et non l'album en public définitif que nous étions en droit d'attendre de Napalm Death. Pour cela, il faudra encore patienter...

 


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