THE CODE IS RED... LONG LIVE THE CODE
Will Of Death / Site Internet NOISEWEB / Mars 2005
Et voilà ! Comme d'habitude, une excellente
note ! Ce n'est pas que l'on veuille ne pas être objectif, mais tous les titres
de cette nouvelle offrande font mouche à chaque fois ! Comment un groupe peut-il
toujours être excellent à ce point ? Putain que c'est bon une pluie de Napalm au
p'tit déj' ! NAPALM DEATH est l'incarnation du grind core, c'est tout, le mentor
de tous les autres groupes. Premier album sans Jesse Pintado qui ne s'en sort
pas de ses problèmes avec l'alcool, ce "The Code Is Red..." n'en souffre
aucunement et est à nouveau magistral au niveau des riffs et de la finesse
d'exécution. Le son ne varie plus beaucoup depuis 3 albums, certes, mais même si
on a l'impression d'avoir déjà entendu tous les morceaux, il n'y a rien à dire,
c'est du béton armé de plusieurs mètres d'épaisseur, avec ce coup-ci un côté
indus un peu plus marqué peut-être ! En plus, le groupe a eu l'idée d'inviter
des potes sur cet album, à savoir Jamey Jasta sur un "Instruments Of
Persuasion" aux relents hardcore sur les attaques au chant, Jello Biafra des
DEAD KENNEDYS sur "The Great And The Good", qui, avec sa voix toute
particulière, donne à ce morceau déjà bien punk dans l'esprit une saveur
indéniable qui plaira à tous les crêtés de la Terre. Quant à "Pledge Yourself
To You", le titre reçoit le renfort de mighty Jeff Walker, ancien
bassiste/chanteur de CARCASS, venu pour l'occasion apporter un nouveau côté gore
à ce morceau qui démarre de manière très industrielle au niveau des riffs. Quel
plaisir de réentendre ce bon Jeff. Vous l'aurez compris, NAPALM DEATH a encore
réussi à nous sortir un nouveau chef d'oeuvre de brutalité, avec un Barney de
plus en plus impérial, bien que cet album soit un peu moins brutal dans
l'ensemble que les deux derniers en date, car comportant plus de parties
lourdes, avec d'ailleurs un étonnant "Morale" pour clôre l'album,
évoluant entre le mélodique et le bizarre cher à Godflesh... Ceci dit, quand ça
blaste, ça ne fait pas semblant et je crois même que l'on peut dire que Danny
Herrera n'a jamais été aussi rapide que sur cet album ! Même si certains
trouveront à dire que le renouvellement de la musique ne paraît plus possible
aujourd'hui, on s'en tape, puisque le groupe, à chaque nouvel album depuis "Enemy
Of The Music Business", en 2000, ne fait que nous sortir un nouveau "Reign
In Blood" ! Comme en plus, le groupe est une machine de guerre implacable en
live, on n'est pas prêt de voir NAPALM DEATH tomber de son piédestal ! Qu'il est
bon de mourir sous le Napalm...
Sortie le 25 avril. L'édition limitée contiendra en plus un bonus, l'excellent
"Losers". Ca va être dur d'attendre jusque là, j'en suis conscient, mais
en attendant, entre temps, on vous aura certainement livré une petite interview.
Et après, tournée en juin ! Yeaahhh !
Classement : 9/10
Scott Alisoglu / Site Internet BLABBERMOUTH / Mars 2005
Je suis constamment stupéfait par la capacité qu'a Napalm Death de rester pertinent au sein de la musique extrême tout en s'éloignant des clichés véhiculés par le grindcore et le death metal. Leur deux derniers albums studio, "Enemy Of The Music Business" et "Order Of The Leech", voyaient le groupe se rapprocher du death metal, même si les éléments grindcore occupaient une place fondamentale. Ce qui est surprenant sur "The Code Is Red…Long Live The Code", c'est le retour de ces éléments grindcore au premier plan. Comme si Barney et ses acolytes avaient relu les parties du livre "Choosing Death : The Improbable History of Death Metal and Grindcore" écrit par Albert Mudrian et traitant de Napalm Death (et il y en a beaucoup) et qu'ils étaient devenus un peu nostalgiques.
L'album est dans la lignée de ce que j'ai entendu (et ressenti) la dernière fois que j'ai vu Napalm Death en concert, c'est à dire à l'automne dernier lorsqu'ils sont passés avec Cannibal Corpse, et je ne peux pas en dire autant des deux disques précédents. Non pas que ces albums étaient mauvais (loin de là), mais il y a une certaine fraîcheur et une rage nouvelle sur "The Code Is Red…Long Live The Code". Le disque a un côté électrique contagieux. Le style et le son typique de la guitare de Mitch Harris, ainsi que le jeu grindcore de Danny, sont tout bonnement sauvages. La batterie de Herrera tient du chaos contrôlé, à l'opposé des blasts mécaniques qu'on entend fréquemment dans le death metal technique. L'approche de Danny fonctionne extrêmement bien sur cet album, à l'instar de ce qu'il avait fait sur "Retroactive Abortion" de Venomous Concept (un album sur lequel apparaît aussi Shane Embury).
En ce qui concerne les chansons, c'est un comme une force pure et brutale qui vous assaille sans cesse, le tout joué à toute vitesse. "Silence Is Deafening" et "Climate Controllers" sont quelques uns des titres de cet album mortel de suprême hardcore altéré et de grindcore entrelacé à du death metal. "Right You Are", "Diplomatic Immunity", et "Pay For The Privilege Of Breathing" sont des titres courts, tous faisant moins de deux minutes ("Right You Are" fait moins d'une minute !). Et entendre les vocalises démentes de Jello Biafra sur "The Great And The Good" m'a fait vraiment plaisir. Comme si Jello ne suffisait pas, Jamey Jasta de Hatebreed et Jeff Walker de Carcass contribuent à quelques vocaux sur le reste de l'album.
Pendant tout l'album, c'est comme si on subissait une overdose de caféine et de crises incontrôlables. Jusqu'à ce que le quatorzième titre, "Morale", nous envoie dans une 'boucle'. Le tempo doom de cette chanson et son atmosphère rampante (y compris les vocaux bizarres de Barney), la froideur qui s'en dégage et qui fait penser à une machine sont aux antipodes des titres précédents. "Our Pain Is Their Power" est peu ou prou une extension de "Morale", atteignant deux minutes et venant achever cet étrange voyage. Une vidéo d'animation de "Morale" est inclue sur le CD. "The Code Is Red…Long Live The Code" allie l'esprit des débuts à la musicalité et à la rage pure des derniers albums. Je trouve que c'est une combinaison mortelle.
Classement du journaliste : 8/10
Classement des lecteurs : 9,1/10
Gianrichy Giamboi / Site Internet GRYPHONMETAL / Avril 2005
De retour avec une bombe atomique !
Les créateurs légendaires du grindcore reviennent avec une bombe atomique !
Cette fois-ci, pas de changement de direction comme c’était le cas à l’époque de
"Diatribes". Comme pour ses récentes réalisations, Napalm répand ses éléments
typiques et y parsème de petits changements à droite à gauche, ce qui en fait un
des meilleurs disques jamais sorti par les icônes de Birmingham.
Cette sensation de fraîcheur est perceptible dans chaque morceau et cela donne
un disque de bien meilleure qualité. Avec parfois une petite touche punk et
hardcore dans les riffs et des invités aux vocaux (Jello Biafra des Dead
Kennedys, Jeff Walker de Carcass et Jamey Jasta de Hatebreed) qui donnent à ce
"Code is Red" un côté juvénile.
Le son de ce nouvel album est très bon. Emblématique de Napalm Death mais avec
plus d’attaque et des vocaux très très puissants. Le grogneur de service, Barney
Greenway, a accompli une de ses meilleures performances ! Même avec un seul
guitariste dans son giron (Mitch Harris), le groupe regorge de nouvelles idées
et de nouvelles influences ! L’auditeur reconnaîtra dans chaque titre les
différentes influences punk, hardcore et metal mais les côtés chaotiques
faiblards semblent avoir été mis de côté, ce qui fait que les chansons sont un
peu plus faciles à retenir dés la première écoute. Le tout semble mieux arrangé
et faisant partie d’un concept précis qui va jusque dans le moindre détail.
Après tout, "The Code Is Red" est un album typique de Napalm Death et c’est
tant mieux ! De nombreux blasts et des breaks uniques qui marchent main dans la
main avec des riffs grind à la guitare, Barney qui est presque en train de vomir
ses tripes, Mitch gueulant comme un fou furieux et, une fois de plus, un Shane
Embury surprenant à la basse. De par leur lenteur, les deux dernières chansons
sont un peu à part, mais ça rend l’album encore plus intéressant et ça fait
penser à la manière dont finissait "Utopia Banished", mais ceci est une vision
sans doute nostalgique. Un album très mature !
Classement : 10/10
Yann Conraux / METALLIAN / 2eme trimestre 2005
Après vingt-quatre années passées à nous
détruire les conduits auditifs et tout ce qu’il y a autour, Napalm Death n’a
plus rien à prouver, mais encore quelque chose à dire. Cette fois-ci, et sans la
participation pleinement active de Jesse Pintado, le gang de Birmingham en
profite pour modifier légèrement sa musique, mais alors un tout petit peu. Comme
le dit si bien Barney (voir interview), le groupe s’est évertué à apporter
quelques éléments progressifs à son art. Très franchement, à moins que le sens
du mot « progressif » ne m’échappe, on cherche encore ! Toutefois, ne voyez pas
ici une manière de dénigrer ce "The Code Is Red… Long Live The Code",
bien au contraire. On a ici affaire à du Napalm Death pur jus, peut être
effectivement avec quelques riffs changeants ici et là, mais rien qui ne
rebutera le fan de la première heure, soyez-en sûrs ! Ce n’est pas moins que
quinze titres chargés au gros sel qui vous convaincront que Napalm Death est
toujours une valeur sure du gros death qui tâche. La production est identique à
d’habitude, les « grattes » de Mitch sonnent comme des tronçonneuses, Danny
Herrera martèle ses fûts comme jamais et bien entendu, nous n’avons aucune
surprise concernant les inusables Barney Greenway et Shane Embury. Napalm Death
signe ici un énième album qui, même s’il est très bon, ne viendra pas se
distinguer du reste de la prolifique discographie du groupe.
Classement : 4 bombes sur 6 (c’est à dire « en vaut le détour »)
Isabelle Le Maguet / ROCK HARD n° 43 / avril 2005
Selon Shane Embury, Napalm Death est un groupe calme et discret. Première nouvelle ! Comment un combo peut-il se considérer comme calme quand il donne dans un death grind ultra brutal, et que ses musiciens deviennent littéralement déchaînés et se transforment en véritables fous à lier dés qu’ils posent un pied sur scène ? Autre interrogation : comment le bassite enrobé peut-il parler de discrétion alors que Napalm Death nous balance tous les ans une nouvelle bombe audio (best of, album de reprises, live…) ou vidéo, et qu’il n’a presque pas cessé de tourner pendant ces deux dernières années ? le père Embury n’a cependant pas complètement tort, car si l’on se penche d’un peu plus près sur la longue discographie des anglais, on s’aperçoit que leur dernière réalisation studio, Order Of The Leech, est sortie il y a déjà plus de trois ans. Jamais encore Napalm Death n’avait mis autant de temps pour réaliser un disque, ce qui explique peut être pourquoi le groupe a particulièrement réussi à renouveler son style sur The Code Is Red… Long Live The Code. Sur ce nouvel essai énergique sont aussi bien réunis des titres super speed de courte durée, que des morceaux d’une longueur plus normale, et presque surprenante de la part de Napalm Death. Plus étonnant encore : Morale et Our Pain Is Their Power, deux représentants d’un doom death bien ficelé, qui clôturent l’album sur une note de désespoir (la performance de Barney sur Morale est d’ailleurs assez impresionante). Sur The Code Is Red… Long Live The Code, les anglais nous proposent donc un véritable panel de genres, plus ou moins représentés. Le death grind brutal typiquement napalmien est bien sûr majoritaire, toujours accompagné de quelques influences punks. Le black fait également une apparition sur Pledge Yourself To You, qui renferme la présence d’un invité de marque, à savoir Jeff Walker. L’ex-Carcass n’est pas le seul et unique « guest » - puisque Napalm Death a également demandé à Jello Biafra (Dead Kennedys) et Jamey Jasta (Hatebreed) de venir pousser la chansonnette, respectivement sur The Great And The Good et Instruments Of Persuasion. Napalm Death est décidément en pleine forme et l’on a du mal à croire que Barney et ses sbires ont plus de vingt ans de carrière derrière eux. Fraîcheur et punch se dégagent de The Code Is Red… Long Live The Code, qui prouve une nouvelle fois que les rois du grind savent évoluer et vivre avec leur temps.
Classement : 8,5/10 (2eme meilleur album du mois ex-aequo avec 7 autres disques – sur un total de 80 disques classés)
Loki / Site Internet METAL IMPACT / Avril 2005
Escadron légendaire à la discographie
prolifique avec 12 albums studios et autres EP et minis LP en l’espace de 20
ans, excusez du peu, les cracheurs de napalm nous propose pour l’année 2005 un
nouvelle cuvée catégorie « poids lourd ». Et cela démarre justement sur les
chapeaux de roues avec des titres qui s’enchaînent efficacement et de façon à
pouvoir dépasser le mur du son. Rythmiques convulsives et riffs effrénés sont de
mise sur cette bombe dévastatrice. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela
tatane sévère! On a droit à une succession de 15 brûlots imparables qui ne nous
laissent pas une seule seconde de répit, à la limite presque de l’oppression. La
production n’est pas en reste puisqu‘elle contribue grandement à l’unité des
morceaux (pour la petite anecdote, on a le droit au même producteur depuis
l’album « Enemy Of The Music Business »). De plus, Barney Greenway est au
meilleur de sa forme car ses parties vocales sont bien mises en avant ce qui
confère plus d’impact à la brutalité des titres. Nous avons indéniablement
affaire à l’un des meilleurs beugleurs de la scène extrême, qui, de surcroît,
vieillit de mieux en mieux. Je vous le disais, grand cru ! A noter la présence
d’illustres légendes du Metal tel que l’apparition de Jeff Walker (ex-Carcass)
et de Mr Jello Biafra (feu Dead Kennedys) ainsi que Jamey Jasta de Hatebreed !
Des featurings en guise de clin d’œil de la part de ces personnalités influentes
du monde du Metal et qui se fondent bien dans l’univers dévastateur du combo
britannique. Même si on est loin de la crasse et de la démence Grindcore pur jus
que Napalm Death nous a offert depuis ces débuts, ce douzième enregistrement
offre une brillante symbiose entre furie punk et férocité typique du Grind et
quand bien même certains diront qu’ils n’ont rien apporté de nouveau, Napalm
Death peut se targuer de maintenir un rythme de composition et de production
élevé, ce qui est de plus en plus rare dans le Milieu. Sur ce, comme dirait
Robert Duvall dans « Apocalypse Now », je cite: “I love the smell of napalm in
the morning”!
Classement : 4 étoiles sur 5
Vous pouvez consulter la version originale de cette chronique avec
ce lien.