GREED KILLING


Louis Bourgade / HARD'N'HEAVY / Décembre 1995

Animateur privilégié d'un mouvement, le death/grind, au sein duquel il occupa jadis une place de choix, le quintette anglais parvient aujourd'hui à un tournant de sa carrière. Condamné à toujours évoluer afin de préserver sa position de co-leader, Napalm Death doit étonner l'auditeur tout en retenant son attention. Mission périlleuse à laquelle le groupe de Birmingham se prépare sans tarder ! L'album Fear, Emptiness, Despair avait annoncé de grands bouleversements instrumentaux que les productions futures auraient à coup sûr officialisés. Nous entrions alors dans l'ère du death industriel dont les ex-bruitistes se faisaient les spécialistes. Greed Killing, mini-LP de sept titres, est l'album-test dont use le club des cinq pour annoncer le lancement prochain de Diatribes, son véritable nouvel opus. Tout en conservant un son et une trame rythmique aisément identifiables, Napalm se dévoile à nous comme une formation audacieuse et tournée vers l'avenir. "My own worst enemy", "Self betrayal" ou "Greed killing" sont des compositions anticonformistes où les sonorités industrio-alternatives, couplées à des rythmes plus conventionnels, nous introduisent auprès d'un combo new-look, parfois méconnaissable. Cependant, afin de ne pas déranger outre mesure ses fans qui voient en lui le maître du déferlement sonore, le groupe a pris soin de terminer son album par une série de titres échevelés ("Antibody", "All links severed") où il réapparaît sous sa forme originelle, agressif, indomptable, irrécupérable. Quelle délicatesse !

Classement : 3 étoiles sur 5


De même que pour le maxi "The world keeps turning", ceci n'est pas véritablement une chronique de skeuds au sens strict. Ce commentaire figurait dans les sections "Imports / collectors / singles" du mag ci-dessous. Je le mets sur le site pour information.

HARD FORCE / Décembre 1995

Support : CD (Mosh 146CD) & 25 cm (Mosh 146)
En guise d'apéritif préfigurant le plat de résistance ("Diatribes"), Napalm Death a décidé de mettre sur le marché ce "Greed killing" plein de bonnes surprises [inédits et un live, "Plague Rages", enregistré en septembre 1994 à New York].


Jon Worley / A&A ARCHIVES n° 3 / Décembre 1995

L'idée selon laquelle Napalm Death est un des précurseurs réels de la scène grindcore / death metal est tout à fait exact. Mais cela fait des années que les diverses incarnations du groupe n'ont pas sorti quelque chose d'innovateur. "Greed Killing" est un morceau génial, chargé de tendances industrielles et de samples occasionnels. Elle sonne un peu comme Fear Factory. En fait, "Self Betrayal" sonne comme le premier album de Fear Factory. Et "Finer Truths, White Lies" emprunte des caractéristiques à Fudge Tunnel. Tout ceci signifie que les mecs qui se font appeler Napalm Death font une musique plutôt correcte. En retard sur son temps, mais que voulez-vous, c'est ce qui arrive quand on vieillit. Le nouvel album devait mériter la considération de tous mais l'époque où Napalm Death était déchaîné appartient bel et bien au passé.


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