NOISE FOR MUSIC'S SAKE


Olivier Badin / HARD N HEAVY n° 95 / Août – Septembre 2003

Alors là, excusez-nous si on écrase une larme. Avec une telle monstrueuse et double compilation couvrant une période allant de 1986 à 2000, c’est un peu notre vie qui s’étale devant nos yeux et nos cages à miel. Un "Noise For Music’s Sake" (du pur Napalm, ça encore : « du bruit pour l’amour de la musique ») qui enterre la hache de guerre entre la mort au napalm et son ancien proxénète fâché de la voir jouer ailleurs il y a trois ans. Et la fête de réconciliation est encore plus arrosée que le réveillon du millénaire ! Le fan hardcore prendra son pied comme une pucelle le soir de sa nuit de noces, avec un second CD bourré jusqu’à la gueule de raretés, même si on passera sur la présence du EP "Mentally Murdered" (alors qu’il était déjà facilement disponible, notamment sur la compilation "Death By Manipulation"), car le reste tient du trésor. Et le quidam innocent découvrira le bonheur de se taper la tête en rythme avec un premier disque n’oubliant rien, de ce "Scum" qui inventa le grindcore en 1987 au "Suffer The Children" équivalent pour le death à un "Enter Sandman". Soit un total de 56 morceaux (mâtin !) pour deux heures et demie de musique, le tout avec un livret grassouillet comme un sumo. Ce n’est pas que nous vous conseillons ce disque, c’est tout simplement qu’il devrait être obligatoire. Compris ?!

note : 5 étoiles sur 5


Isabelle Le Maguet / ROCK HARD n° 25 / Septembre 2003

Napalm : essence gélifiée utilisée pour le chargement des projectiles incendiaires. Telle est la définition qu’on peut trouver dans un dictionnaire, et qui correspond tout à fait au combo de Birmingham. Car effectivement, cela fait maintenant pas moins de seize ans que celui-ci nous balance des opus, ou plutôt des obus, qui nous explosent littéralement à la gueule. Et le pire, c’est qu’après chaque décharge, on attend toujours la prochaine avec impatience. Mais franchement, est-il vraiment nécessaire de vous faire l’apologie d’un best-of de Napalm Death ? Depuis le temps que ce groupe grind death existe, vous avez sûrement du vous faire votre propre opinion. D’ailleurs, si vous êtes fans invétérés, vous ne prendrez même pas la peine de lire cette chronique. Et pourtant si car, encore une fois, Earache, l’ancien label des anglais, parvient à exploiter un bon filon, peut être même au grand dam des ennemis du business musical. La maison de disque avait déjà sorti un DVD sans l’autorisation des affreux, et a bien failli répéter le même scénario pour ce double album (cf. interview de Shane Embury sur cette page). Et oui, double, vous avez bien lu. Si le premier disque, best-of traditionnel retraçant onze années de la carrière de la formation à travers 27 morceaux, n’est pas indispensable aux fans, le second est en revanche plus intéressant. Celui-ci est une compilation de tous les bonus tracks uniquement disponibles sur les versions japonaises des albums et autres encore plus rares ; on retrouve aussi des titres issus des EP "Mentally Murdered", "Mass Appeal Madness", "The World Keeps Turning" et "In Tongues We Speak" ; et enfin, quelques morceaux live qui n’apparaissent sur aucun enregistrement officiel de Napalm Death. Comme l’affirme Shane Embury, il est pratiquement impossible pour n’importe quel fan de réunir un tel matériel. Serez-vous assez fan et courageux pour vous procurer cette bombe ?

note : 8,5 / 10


A.O. / HARD ROCK MAG / Septembre 2003

En 1987, un obscur label du nom de Earache lançait sa troisième sortie du nom de "Scum", également le premier disque des anglais de Napalm Death qui les fit immédiatement rentrer dans la légende en tant que « groupe le plus bruyant de la planète ». Quelques seize ans plus tard, 56 titres suffisent à peine pour donner un aperçu de la discographie fouillée du combo de Birmingham. Heureusement pour nous, la bande à Shane Embury a mis la main à la pâte pour la réalisation de "Noise For Music’s Sake", qui, outre un livret des plus exhaustifs, comprend surtout un deuxième CD bourré d’inédits et autres raretés. Hormis le EP "Mentally Murdered", excellent mais tout sauf rare, on y trouve de nombreux bonus tirés de divers EP et autres pressages limités, des versions démo, les mix initiaux de deux titres de "Fear, Emptiness, Despair", une reprise live de Godflesh avec J.K. Broadrick en invité, des extraits de compiles depuis longtemps introuvables… ce qui n’est pas tout, car l’album se termine en beauté sur trois inédits live datant de 1986-1987, au son certes très minimaliste mais qui nous donnent pour la première fois un aperçu des réels débuts de Napalm Death. "The Traitor" (enregistré par Shane Embury lui-même) annonce déjà la face A de "Scum" tandis que "Abattoir" montre un visage plus punk et expérimental. Le constat est très simple : cette compile est aussi généreuse qu’essentielle.

note : 16/ 20


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