ORDER OF THE LEECH


ROCK HARD n° 15 / Octobre 2002

Commentaires accompagnant le CD sampler du mois :
Notre spécialiste extrême 'maison' Nicolas Radégout vous l’assure : "Order Of The Leech", le nouveau Napalm Death, est encore plus percutant que son prédécesseur, "Enemy Of The Music Business", que certains considéraient comme le dernier sursaut du groupe. Les maîtres incontestés du death / grind ont encore frappé fort !
(extrait choisi : "The Icing On The Hate").

Chronique par Nicolas Radégout :
La vieille garde ni ne meurt, ni ne se rend. Alors qu’on voit beaucoup de groupes tentant de refaire briller leur étoile passée et qui ne sont en définitive que de pales entités fanées, il y en a qui arrivent toujours à être aux avant-postes de la musique et à faire face aux têtes brûlées montantes. C’est le cas de Napalm Death qui avait fait un come back retentissant au death grind ultra puissant, laissant de côté sa facette plus expérimentale, avec Enemy Of The Music Business et qui rafle une nouvelle fois la mise sur la brutalité la plus jusqu’au boutiste. Car Order Of The Leech laisse pantois et nous sert du très grand Napalm Death. Non, Enemy Of The Music Business n’était pas le dernier soubresaut d’un groupe qui aurait jeté tous ses efforts dans un dernier accès de colère : ce nouvel album hurle, dégueule d’une virulence sous perfusion, d’une inspiration intarissable. Alors qu’il est largement aussi brutal que son prédécesseur, Order Of The Leech n’est pas une redite. La folie grind est bien conservée (passage mach 12, hurlements de possédés), mais il a un esprit bien à lui grâce à la diversité du type de rythmiques utilisées, avec, par exemple, une excellente dynamique thrash transfigurée, et avec l’insertion de breaks moins rapides et rouleau compresseur. Que dire de plus sinon que c’est tout simplement énorme, du death grind dans sa forme la plus exaltée !

Note : 9/10
Note de l'ensemble de la rédaction : 7,5/10 (classé 4eme album du mois sur une quarantaine de disques)


HARD ROCK MAG n° 84 / Octobre 2002

Commentaires accompagnant le CD sampler du mois :
On passe au bourrin sans concession. Ici, pas de voix féminine pour adoucir la violence du deathcore de Napalm Death. En trois minutes et dix secondes, voici une leçon d’agressivité musicale.
(extrait choisi : "The Icing On The Hate").

Chronique par A.O. :
Décidément, Napalm Death a la pêche. Aussi volatile que pouvait être son line-up dans les années 80, le groupe n’a pas subi un seul changement de personnel depuis "Utopia Banished". Et avec "Order Of The Leech", la boucle est bouclée ! Dés "Continuing War On Stupidity", on se croirait revenu dix ans en arrière, le gros son moderne en plus. Ca speede et ça blaste dans tous les sens, avec un structure à tiroirs et une conviction d’enfer. "The Icing On The Hate" continue dans la même veine, en incluant toutefois quelques ambiances glauques à la "Fear, Emptiness, Despair", alors que "Forced To Fear" et son accélération démoniaque aurait pu figurer sur "Enemy Of The Music Business". Inutile de vous faire un dessin : les grands-pères du grind sont revenus à leurs premières amours, du moins en partie (on est encore loin de l’attitude punk de "Scum"). Ne cherchez donc pas de morceaux lents ou d’expérimentations hasardeuses ici – il n’y en a pas ! Barney s’arrache ce qui lui reste de cordes vocales dans des refrains bien entêtants ("Out Of Sight, Out Of Mind", "Forced To Fear"), tandis que Mitch harris et Jesse Pintado mitraillent sans pitié à coups de riffs assassins. Parfois, on croirait même entendre Terrorizer ("To Lower Yourself", "Blows To The Body"). Alors, bien que la fraîcheur et l’originalité des débuts manquent à l’appel, "Order Of The Leech" prouve que le metal extrême est vraiment de retour… et ce n’est pas nous qui allons nous en plaindre !

Note : 17,5 / 20
Production: 16 / 20


Olivier Badin / HARD'N'HEAVY n° 86 / Novembre 2002


L’enrayement de la tendance poussant le napalm à se métamorphoser en inoffensif pistolet à eau pour gamins (brillamment amorcé par "Enemy Of The Music Business") se confirme : la machine Napalm Death tourne plus que jamais à plein régime pour ce qui est quand même son neuvième album longue durée
(web : erreur, c’est le dixième – et oui, déjà !) en quinze ans. Le groupe s’y amuse à faire le lien entre le passé, le présent et le futur, s’offrant un clin d’œil au "Procreation Of The Wicked" de Celtic frost au beau milieu de "Continuing War On Stupidity" mais aussi en affichant une dynamique générale très moderne. Bien que globalement aussi – si ce n’est plus – rapide que "Enemy Of The Music Business", on sent sur cet album que des influences venues directement de jeunes groupes, notamment de la frange hardcore ‘dure’, comme Nostromo ou Dillinger Escape Plan, se sont infiltrées dans le son pourtant bien rôdé de Napalm Death. Même la production a pris un coup de jeune. Presque trop d’ailleurs. Alors si on entend enfin la basse saturée de Shane ‘Benny Hill’ Embury, on se passerait en revanche volontiers d’une batterie ultratriggée à la Pete Sandoval ou Nick Barker, qui lui donne un son de métronome électronique sans saveur. Là où le groupe se reposait depuis quelques années sur des automatismes, on découvre un élan digne d’une bande de jeunes loups affamés, l’expérience et la prise de position en plus. Les autres baissent peut être les bras, mais pas Napalm Death !

Note : 4 étoiles sur 5


Fred Pichot / METALLIAN n° 29 / 4eme Trimestre 2002


Complètement allumés... les types de Napalm Death ne s’arrangent pas avec le temps et sombrent de plus en plus dans un tourbillon qui rappelle les élucubrations de leur début. Après un "Enemy Of The Music Business" qui nous avait mis sur la voie d’un changement de cap, "Order Of The Leech" est d’aucune équivoque et le ‘Napalm Death 2002’ fait un retour en force au royaume du grind. Des plans death ou thrash exploités par le passé, Napalm Death n’a conservé que quelques traces… histoire de nous proposer quelques breaks salvateurs, mais suffisamment imposants pour nous faire osciller la cage à cerveau ! Dans ce déluge de sonorités bestiales propres à nous faire chavirer dans la démence, Napalm Death arrive tout de même à nous sortir de derrière les fagots des rythmes totalement novateurs qui arriveront à en surprendre quelques uns… Peut être pas à la première écoute, mais les suivantes permettront de mieux tendre l’oreille sur des orientations plus ‘mécaniques’, pour ne pas dire ‘industrielles’… Mais la tendance est si infime sur quelques titres qu’il ne faut absolument pas se focaliser sur cette orientation qui n’enlève rien au surcroît de puissance que Napalm Death a pu exploiter dans sa musique. "Order Of The Leech" est un véritable retour aux sources avec toute la maturité que la formation a pu acquérir au fil des années… Et sur ce plan, ils n’ont de leçon à recevoir de personne et le résultat est simplement phénoménal… Encore de folles soirées de slam et de stage-diving en perspective !

Note : 5 bombes sur 6


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