MASTERS OF BRUTALITY 2
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cassette ; auteur non crédité
NB : les groupes sont présentés suivant l'ordre du tracklisting
NAPALM DEATH
(Grande- Bretagne)
Déjà présent sur le premier volume de la
compilation « Masters Of Brutality », le quintette anglais Napalm Death est
incontestablement le leader de la brutalité musicale. Initiateurs du grindcore
avec les albums « Scum » (1987) et « From Enslavement To Obliteration » (1988),
ces brutes ont adopté par la suite le death metal avec « Harmony Corruption »
(1990) et « Utopia Banished » (1992). 1992 est une année faste puisque, outre le
redoutable « Utopia Banished », le groupe a sorti un somptueux coffret quatre CD
et une compilation de singles et d'inédits, « Death By Manipulation ».
CANNIBAL CORPSE (Etats-Unis)
Déjà présent sur le premier volet de la compilation
« Masters Of Brutality » avec le titre « Butchered At Birth », ce groupe
américain se devait de figurer sur la seconde partie. Succédant au monstrueux « Eaten
Back To Life » et « Butchered At Birth », le troisième album de Cannibal Corpse,
« Tomb Of The Mutilated », confirme l’orientation 200 % extrémiste de ce death
metal putride, accompagné d’une imagerie gore qui va à l’encontre des préceptes
de la Nouvelle Cuisine. Hé oui, Cannibal Corpse ne lésine pas sur la portion de
tripes !
CRUSHER (France)
Sur le premier volet de « Masters Of Brutality »,
le death metal français était présent avec No Return et Loudblast. Sur cette
édition, les jeunots de Crusher prennent la relève avec une hargne et une fougue
terrassantes. Normal, ils sortent fin 1992 leur premier album, « Corporal
Punishment ». Avant d’en arriver à ce LP plein de grind/death, le quintette
s’appelait Frayeurs et s’était formé en 1987. Après trois démos, une
participation à la compilation « Total Virulence », Frayeurs devient Crusher en
1992.
BRUTAL TRUTH (Etats-Unis)
« Extreme Conditions Demand Extreme Responses »,
tel est l’intitulé du premier album de ce quatuor originaire de New York. Ce LP
est sorti fin 1992 et a d’ores et déjà produit une monstrueuse déflagration :
rarement grind-death aura été aussi sauvagement brutal et parfaitement maîtrisé.
Il faut dire que Brutal Truth comprend dans ses rangs le bassiste Dan Lilker
(ex-Nuclear Assault et S.O.D.) et le chanteur Kevin Sharp (Naked City), deux
allumés de longue date. Ca sent le groupe culte.
DEICIDE (Etats-Unis)
Le death metal est certes une musique brutale mais
les musiciens qui le pratiquent sont généralement des personnes charmantes.
Formé en 1987 en Floride, Deicide joue un death metal résolument brutal et
rapide et se paie de surcroît le luxe de quatre authentiques satanistes,
méchamment extrémistes et vindicatifs. Le bassiste-chanteur Glenn Benton s’est
même gravé une croix à l’envers sur le front ! En l’espace de deux albums, « Deicide »
(1990) et « Legion » (1992), Deicide a imposé un son très personnel et une
démarche en accord avec leur furie sonore.
MONSTROSITY (Etats-Unis)
Après la première vague de death metal émanant de
Floride, c'est-à-dire Morbid Angel, Death et consorts, une deuxième lame de fond
est en train de déferler sur une planète qui se remet à peine des dégâts
occasionnés par les aînés. Monstrosity s’est fait connaître avec sa démo « Horror
Infinity » et a enregistré son premier LP, « Imperial Doom », au Morrisound
Studio avec Jim Morris (frère de Tom Morris, producteur de Morbid Angel
notamment) aux manettes. La pochette est signée Dan Seagrave.
SARCOFAGO (Brésil)
Le succès international de Sepultura a brisé bien
des tabous concernant l’Amérique du Sud. Sarcofago est un groupe brésilien et
rivalise sans complexe avec les formations anglo-saxonnes. A l’origine constitué
de Gerald « Incubus » (basse), de Wagner « Antichrist » (chant et guitare) et M.
« Joker » (batterie), Sarcofago fut signé par le label Cogumelo et sortit en
1989 un mini LP six titres, « Rotting ». En 1992, l’album « The Laws Of Scourge »
révéla un groupe dont le death metal vorace s’agrémente d’éléments mélodiques.
TIAMAT (Suède)
La brutalité ne s’exprime pas uniquement par la
vitesse. C’est ce qu’a compris Tiamat, groupe suédois fondé en 1988 par le
chanteur-guitariste Johan Edlund (ex-Holocaust au côté de Lars-Goran Petrov d’Entombed).
Après un premier LP hésitant (« Sumerian Cry », 1989), Tiamat fut révélé par les
deux suivants, « The Astral Sleep » et le superbe « Clouds » (1992), ainsi que
par une participation à la compilation « In The Eyes Of Death ». Son doom metal
pesant et épique est enrichi d’un chant caverneux et d’arrangements mélodiques
envoûtants.
GOREFEST (Pays-Bas)
Après Pestilence et Asphyx, Gorefest risque fort de
prendre le leadership de la scène death metal de ce petit pays plat. Ce quatuor
s’est fait les dents sur une démo au nom explicite « Tangled In Gore », avant
d’enregistrer un premier album, « Mindloss », mixé par Colin Richardson (Bolt
Thrower, Napalm Death, Carcass…). Embrayant sur un mini LP intitulé « Live
Misery », Gorefest assura sa réputation avec un sauvage second LP, « False »
BOLT THROWER (Grande-Bretagne)
Précurseurs et gardiens de l’orthodoxie death metal,
les anglais de Bolt Thrower sont assurément une valeur établie. Leur démo
« Concession Of pain » leur permit d’enregistrer une Peel Session en 1988.
L’ascension fut irrésistible. « In Battle There Is No Law » (1988), « Realm Of
Chaos » (1989), « Warmaster » (1990) et le petit dernier « The Fourth Crusade »
(1992) : autant d’albums furieux mais structurés. Sur scène, le groupe se révèle
également redoutable : on se souvient encore du Grindcrusher Tour 1989 et du
Bloodbrother Tour 1990 !
DISMEMBER (Suède)
Les assistantes sociales suédoises ont dû
s’arracher les cheveux avec ces cinq garnements sanguinaires ! Né en 1988,
dissous en 1989, puis reconstruit sur les cendres de Carnage, le groupe véhicule
une image particulièrement sanglante. Gorgé de death metal ultra brutal et
rapide, leur premier album, « Like An Ever Flowing Stream » a été censuré en
Grande-Bretagne à cause de certains textes volontiers provocateurs. Dismember ne
s’est pas calmé pour autant, comme le prouve le titre présenté ici et tiré du
maxi « Pieces ».
NOCTURNUS (Etats-Unis)
Après avoir quitté Morbid Angel, le batteur Mike
Browning fonda Nocturnus avec dans la tête l’idée d’adjoindre à l’énergie
basique du death metal des guitares mélodiques et techniques, ainsi que des
claviers. L’album « The Key », sorti en 1990, témoignait de ce cocktail
novateur. Après avoir notamment tourné en compagnie de Bolt Thrower, Napalm
Death et Godflesh, Nocturnus a largement amélioré la formule de son techno-death
avec l’album « Thresholds ». En route pour le futur !
CATHEDRAL (Grande-Bretagne)
A la fin de 1989, le chanteur Lee Dorrian claque la
porte de Napalm Death, avec qui il a enregistré les albums « Scum » et « From
Enslavement To Obliteration ». Souhaitant intégrer la saturation extrême des
guitares et le chant caverneux du death metal à la pesanteur, à la lenteur et
aux ambiances sombres et mélancoliques du doom metal, il fonde Cathedral. En
1991, le groupe sort son premier album, « Forest Of Equilibrium ». Rarement on
aura entendu une musique aussi outrageusement heavy !
SUFFOCATION (Etats-Unis)
Obituary a montré la voie, Suffocation enfonce les
quelques portes branlantes qui tentaient vainement de rester debout. En 1990,
cinq New-yorkais fondèrent un groupe à l’image de leur ville : monstrueusement
violent, viscéralement agressif, totalement suffocant. Après leur démo « Reincreamtion »
et le EP « Human Waste », leur premier album « Effigy Of The Forgotten »
pulvérisa les limites jusque-là admises. Le batteur Mike Smith s’est arrogé le
titre de « batteur le plus rapide du death metal ».
PARADISE LOST (Grande-Bretagne)
En l’espace de seulement trois albums, ce quintette
anglais a pris au death metal et au doom metal leurs meilleurs éléments pour les
fondre dans un ensemble unique. Après « Lost Paradise » et « Gothic », l’album
« Shades Of God » (1992) impose un équilibre harmonieux entre un chant rauque,
des guitares tour à tour ultra heavy et étincelantes, une rythmique impitoyable.
Entre deux passages pesants se calent des accélérations assassines. Assurément,
Paradise Lost représente l’espoir anglais n° 1 depuis l’avénement de Napalm
Death.
ASPHYX (Pays-Bas)
Formé en 1988, ce trio hollandais s’est fait
connaître grâce à deux démos, « Enter The Domain » et « Crush The Cenotaph »,
vendues à plusieurs milliers d’exemplaires. L’arrivée de l’ex-hurleur et
bassiste de Pestilence, Martin Van Drunen, accrut la notoriété du groupe. En
1991, Asphyx révèle son death carré et brutal avec son album « The Rack », suivi
du mini LP « Crush The Cenotaph » (trois titres studio, deux titres live). Fin
1992, le trio infernal sort son second album, intitulé « Last One On Earth » :
toujours aussi brutal !
MY DYING BRIDE (Grande-Bretagne)
Formé en juin 1990 par le chanteur Aaron, les
guitaristes Andy et Calvin et le batteur Rick, My Dying Bride a enregistré tout
d’abord une démo, « Towards The Sinister », puis un 45 tours, « God Is Alone ».
1991 vit l’intégration du bassiste Ade et du violoniste Martin Powell. Car My
Dying Bride est une formation profondément originale. Les preuves sont
patentes : un EP, « Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium », un album « As The
Flowers Wither » en un nouveau EP « The Thrash Of Naked Limbs », le tout en
1992 ! Le second LP, « Turn Loose The Swans », sortira en avril 1993.
CADAVER (Norvège)
Né en 1988, ce trio enregistra sa première démo, « Abnormal
Deformity » qui leur permit de signer sur Necrosis, le label de Bill Steer et
Jeff Walker de Carcass. Après la sortie de l’album « Hallucinating Anxiety »,
Cadaver fut signé sur le label anglais Earache en 1992 .Cette même année, ils
jouèrent à Oslo avec Death et Loudblast, ils enregistrèrent leur deuxième LP,
« …In Pains ». Le death metal de ce trio est plus complexe, plus lent et plus
lourd qu’à l’accoutumée. Amateur d’ambiances troubles, le groupe a même utilisé
une flûte et une contrebasse !