MON TROISIEME CONCERT DE NAPALM DEATH

Date :  Mardi 16 Septembre 1997

Lieu : Toulouse (Bikini)

Tournée : en promotion de "Inside The Torn Apart"

Plus de trois ans après mon deuxième concert de Napalm, j'allais enfin revoir les dieux du grind opérer sur scène ! En effet, il s'est écoulé beaucoup de temps entre ces deux dates : en 1995, Napalm n'a quasiment rien fait et en 1996, la tournée Diatribes n'est passé que dans le nord de la France. Le concert le plus proche était à Angoulême (à 400 bornes de Carcassonne, où je résidais à cette époque) ; il tombait en pleine semaine et je bossais comme manutentionnaire chez Leclerc. Bonjour la galère pour poser des jours de congé... J'étais vraiment dégoûté d'avoir raté cette tournée car je n'aurai jamais eu le privilège d'entendre certains morceaux anthologiques comme "Cursed To Crawl", "Glimpse Into Genocide" ou "My Own Worst Enemy" en live. Mais c'est la vie... A la rigueur, j'aurai pu aller au concert du 20 avril 1997 à Paris : Napalm donnait une courte série de shows avec Machine Head et un pote à moi devait y aller avec son oncle. Finalement, il s'est décommandé, ce qui fait que j'aurai pu racheter son ticket et bénéficier d'un trajet gratuit en train (son oncle a des méga réducs)... mais je ne l'ai su que quelques semaines après. J'étais vert !!!

Entre-temps, "Inside The Torn Apart" était sorti et j'avais pu constater que Napalm Death était en (pleine) forme. Même si la direction musicale qu'ils empruntaient, plus compacte et plus directe que sur "Diatribes", me satisfersait grandement, l'événement qui me marquait le plus était bien évidemment le retour de Barney. Après des mois d'incertitudes, j'étais enfin rassuré par sa présence au sein de l'équipe ND et cela constituait un gage de conservation de leur marque de fabrique, si vous voyez ce que je veux dire. Un peu comme l'assurance que la musique n'allait pas trop s'altérer. Qu'elle continue à évoluer, d'accord (ce merveilleux album en est la preuve flagrante), mais qu'elle garde des points de repère forts - comme les vocaux. Comme on pouvait s'y attendre, "Inside..." m'a progressivement monté au casque durant les vacances d'été et je trépignais d'impatience de les voir à nouveau sur scène !

Vous imaginez bien que dans ces conditions, cette date à Toulouse revêtait à mes yeux une importance toute particulière. J'ai du en être informé environ un mois avant qu'elle n'ait lieu. J'ai fait un peu de promo autour de moi, j'ai annoncé ce concert à mes potes de Carcassonne en essayant de motiver le plus de monde possible... ce qui s'est avéré payant car quelques uns d'entre eux sont montés les voir grâce à moi ! Nous nous sommes captés après mes cours à l'IUT et nous avons été faire un tour du côté du Bikini pour voir les mecs de Napalm. J'ai vu Barney et lui ai fait signer une dédicace puis j'ai été dire bonjour à Shane et Jesse qui étaient sur la terrasse, à côté de la piscine. Un ou deux roadies s'y baignaient, Jesse les a rejoint en faisant un méga plongeon et il a été imité par le vocaliste... mais celui-ci était tout habillé ! Gros éclat de rire général... Vous pouvez trouver cette remarque insignifiante mais personnellement, ça me faisait vraiment plaisir de voir que la bonne ambiance était revenue dans le groupe.

Je ne voulais pas trop m'imposer alors je suis reparti chez moi (j'habite non loin de la salle) avec mes potes. On s'est fait une bonne bouffe et l'heure venue on s'est rendu au concert. DBh, la première partie, ne nous a pas vraiment fait flasher et nous nous sommes collés au baby foot pour tuer le temps. Je sais, ce n'est pas très fair-play vis-à-vis d'un jeune groupe qui se défonce pour imposer sa musique... mais j'étais venu pour Napalm. Je suppose que comme tous les die-hard fans, j'ai tendance à tomber dans l'excés en accordant trop d'importance à mon groupe favori. Bref, on se défoulait en tapant comme des mongoliens dans les putains de balles en cire du baby du Bikini. A un moment donné, je lève les yeux et j'aperçois Mitch à trois mètres de moi, appuyé contre une colonne. Il regardait le groupe mais j'étais dans sa ligne de mire et il m'a vite vu débouler. En effet, j'ai rué vers lui, oubliant complètement la partie en cours et embrayant sur le vif une conversation en anglais. Il faut vous souvenir que la première fois où j'ai vu ND, c'est avec lui que j'ai le plus déliré - c'est vraiment un type super gentil - et je brûlais d'impatience de pouvoir échanger quelques propos avec lui. J'ai fait l'éloge de leur nouvel album, en toute sincérité bien sûr, et je me souviens aussi de l'avoir remercié car c'était grâce à lui que j'avais découvert Jane's Addiction entre-temps. Je lui ai dit à quel point j'étais content de voir le groupe en live après tant de temps et lui ai rappelé dans quelles circonstances s'étaient déroulé nos rencontres précédentes. Bien sûr, il ne se souvenait pas de moi mais il était ravi de voir un fan qui n'avait jamais laissé tomber Napalm, après toutes les critiques auxquelles ils avaient été confrontés avec "Fear, Emptiness..." et "Diatribes". Il est venu jouer au baby avec nous et Jesse, qui traînait lui aussi dans la salle, nous a rejoint. Nous avons enchaîné bon nombre de parties (plus d'une quinzaine je crois !) et ils nous ont quitté dix minutes avant de monter sur scène (!). J'adore cet esprit underground où les musiciens sont proches de leur public. Et avec Napalm, on est servi. C'est peut être pour ça que j'accroche autant...

Le concert a été fantastique, il a rempli toutes mes espérances : la set list était d'enfer, les nouveaux morceaux passaient particulièrement bien en live et les classiques soulevaient tout autant les foules. De plus, la configuration du Bikini est excellente et où que l'on se trouve dans la salle (dans le pit, les gradins ou à l'étage), on a vraiment une sensation de proximité par rapport aux musiciens. Ces derniers avaient vraiment la pêche et le concert s'est déroulé sans accroc et est passé trop rapidement (comme d'hab). Le temps de souffler un peu et le groupe remonte sur scène pour un rappel, Shane prenant le micro pour la chanson "Inside The Torn Apart". Je me souviens que Barney, qui se tenait en retrait pendant les couplets, devait revenir précipitamment sur le devant de la scène pour beugler. Il n'était pas toujours dans les temps mais on sentait qu'il s'éclatait. Une nouvelle preuve de la bonne ambiance revenue dans ND. Ils ont encore aligné deux-trois titres supplémentaires et ont achevé définitivement le concert. On en a pris plein la gueule ce soir-là !

Après leur set, Mitch et Jesse sont revenus dans la salle et nous nous sommes scotchés au baby pour la revanche. Nous avons joué un bon moment avec eux, jusqu'à ce qu'ils partent en fait. Sur la fin, les roadies avaient tout plié, la salle avait été nettoyée et le Bikini n'allait pas tarder à fermer. On continuait à aligner les parties de baby jusqu'à épuiser tout notre fric. Le barman ne voulait plus nous faire de monnaie et Jesse, qui paraissait totalement accro à ce jeu, est allé taxer des pièces de 5 francs aux personnes restant dans la salle pour pouvoir continuer à jouer. Le barman a même dû nous confisquer la balle - sous les yeux d'un Pintado pour le moins irrité ("What the fuck !"). Mémorable ! Au bout d'un moment, il a bien fallu s'en aller. Je leur ai dit au revoir et les ai quitté. Je ne pensais pas les revoir avant un an ou deux...

J'avais prévu d'héberger mes potes pour la nuit. Nous sommes rentrés chez moi et avons terminé la nuit tranquillement. Nous étions un peu sonnés... Le lendemain, en échangeant nos impressions, mon pote Gastou me confie qu'il irait bien les voir à Montpellier (ils y passaient une semaine après). J'étais plutôt partant mais j'avais des obligations avec l'IUT et ça allait être chaud à concilier. Finalement, nous y sommes quand même allés. Les conditions étaient beaucoup plus craignos que pour Toulouse mais je préfère nettement cette date. Et pour cause...


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