MON QUATRIEME CONCERT DE NAPALM DEATH

Date :  Lundi 22 Septembre 1997

Lieu : Montpellier (Salle Victoire II)

Tournée : en promotion de "Inside The Torn Apart"

Comme vous l'avez peut être lu sur la page du concert précédent, mon pote Jérôme Gastou et moi-même avions pris une grosse claque au concert de Toulouse la semaine précédente. Nous étions tellement contents de les avoir vus et d'avoir pu délirer avec eux (notamment au baby foot) que nous avons décidé d'aller à Montpellier. Ca allait poser quelques problèmes puisque je finissais mes cours à 18HOO... or je me trouvais à 350 bornes du lieu du concert !

Dés la fin des cours, j'ai sauté dans un bus pour la gare. Première galère à cause des bouchons à la sortie de la Fac. Ca ramait tellement qu'au bout de 500 mètres, je suis descendu et je suis revenu en courant sur le parking de l'IUT où j'avais garé mon vélo. Je ne devais pas perdre de temps car mon train partait 20 minutes plus tard, ce qui était peu vu les distances séparant le campus du centre ville. Je suis parti comme un fou sur ma putain de bicyclette de la mort, avec un putain de bric-à-brac sur le dos (tous les cours et des affaires pour le concert). J'ai finalement pris le train juste avant qu'il ne démarre. Ouf !

Première destination : Carcassonne. J'avais filé rencart à Jérôme et il devait me capter dés mon arrivée en gare. Le timing était serré car nous devions ensuite prendre sa voiture pour rejoindre Montpellier. Je crois que le train avait un peu de retard mais Gas était là et on est parti aussi sec dans sa "Frametomobile" (une vieille R5 dont la couleur marron tirait sur la rouille !). On prend l'autoroute et on s'écoute "Inside The Torn Apart" à donf' tout en discertant du retour de Napalm au top. Sa bagnole n'était pas un bolide et on pensait juste arriver à temps. La sortie de l'autoroute était située juste à côté de la salle et j'étais plutôt optimiste... jusqu'à ce qu'on rate une sortie à un putain de rond point. On a commencé à partir dans une direction foireuse, sans pouvoir faire demi-tour à cause des bagnoles qui nous suivaient et de la route, inappropriée à ce genre de manoeuvres. Jérôme, qui a vécu quelques années à Montpel, me disait qu'il savait où il était et qu'il n'y avait pas à s'inquiéter. Moi, j'avais des sueurs froides ! Je ne me souviens plus si nous avons fait une boucle ou si nous avons réussi à faire demi-tour, toujours est-il que nous avons finalement retrouvé nostre chemin et nous sommes arrivés à la salle Victoire II vers 21h00-21h30. Nonobstant ce court instant de panique, le trajet s'est bien déroulé.

Le parking était quasiment plein - c'était bon signe. Comme il ne restait plus trop de places, nous nous sommes carrément garés derrière le bus de Napalm Death (où, bizarrement, il y avait encore de l'espace libre !). Sans perdre de temps, nous sommes allés voir à l'entrée de la salle car nous n'avions pas de billet. Rien ne pressait car les portes n'étaient pas encore ouvertes. En attendant, nous nous sommes reportés sur le stand de merchandising, qui se trouvait à l'extérieur. Il faut dire qu'il faisait un temps radieux cette soirée-là (c'est souvent le cas vers Montpellier !) et l'ambiance était particulièrement décontractée. Nous avons acheté des T-shirts et une casquette chacun. Je me souviens qu'il ne restait plus que la casquette avec l'ancien logo alors qu'une semaine avant, il en restait plein avec le nouveau logo, et c'est une de celles-là que j'aurai voulu. Mais, avec le recul, je préfère largement ce motif. C'est en revenant vers la voiture pour poser ces nouveaux achats que nous avons Barney et Jesse, assis à l'avant du bus. Nous sommes allés saluer ce dernier et l'avons invité à boire une bière avec nous. Cinq minutes après, il est sorti du bus et est venu nous voir. Il se souvenait bien de nous, vu le temps que nous avions passé ensemble au baby foot, et nous avons commencé à discuter de plein de trucs. Malheureusement, Jérôme restait un peu sur le carreau à cause de son anglais limité mais j'essayais de lui traduire tout autant que possible. Nous avons pris quelques photos pour immortaliser cet instant. Au bout d'un moment, Jesse nous a demandé nos noms, nous les lui avons filés et je lui ai ensuite demandé pourquoi faire. "Je vais vous mettre sur la liste des invités". Excellent ! Il nous faisait rentrer gratos ! C'était la première fois que ça m'arrivait et, même si cela ne représente finalement pas grand-chose de sa part, je dois vous avouer que ça m'a énormément touché. Une preuve de plus que le groupe est resté simple et ne se la joue pas rock star.

Puis nous nous sommes rapprochés de la salle. Mitch et Shane se trouvaient au stand de merchandising, nous leur avons dit bonjour et avons encore pris des photos. J'étais enthousiaste en pensant à ces clichés car les poses étaient géniales (nous avons fait une photo de groupe avec le bassite, les deux guitaristes et le tour manager). En fait, j'avais un jetable sans putain de flash et tout a merdé. Bien fait pour ma gueule... De toute façon, il reste le meilleur : les souvenirs. Et je me souviens que nous avons continué à parler avec eux un bon petit moment. DBh était sur scène depuis longtemps mais j'étais trop content de pouvoir partager quelques moments avec les mecs de Napalm. J'avais amené mon vinyle de "Utopia Banished" pour le faire dédicacer et Shane était mort de rire en voyant la tête que Jesse avait à cette époque. Entre-temps, le guitariste mexicain avait du se goinfrer et écluser des hectolitres de bière car il avait facilement pris une dizaine de kilos en plus. Shane mettait la pochette juste à côté de sa tête et se marrait, imité par le tour manager. Bonne ambiance !

Ils ont du ensuite rentrer car leur prestation n'allait pas tarder à commencer. Nous sommes allés chercher nos places d'invités (yeah !) et avons investi la place. La salle Victoire II est pas mal, elle est un peu longue mais la scène est suffisamment large pour que tout le monde puisse profiter du concert. Comme à Toulouse, Napalm Death allait nous assassiner. La playlist était sensiblement la même que la fois d'avant, avec tous les classiques enchaînés aux nouvelles tueries telles que "Breed To Breathe", "Prelude" ou "Reflect The Conflict". Les fans étaient motivés et ça slammait à gogo. Globalement, le groupe a bien joué, à part sur "If Symptoms Persist" ou Jesse s'est planté sur le chorus de guitare. Barney a adressé une chanson à destination de certains fachos qui se trouvaient dans la salle - que je n'avais pas remarqué. Une fois de plus, tout s'est déroulé trop rapidement, Napalm Death a achevé son set et nous a laissé pantelants. Ils sont néanmoins revenus pour un rappel sensiblement plus long qu'à Toulouse : "Inside The Torn Apart", où Shane paraissait omnipotent tant il imposait une présence forte, puis l'enchaînement irrésistible de "Deceiver" / "Life ?" / "Nazi Punks Fuck Off" / "The Kill". J'ai largement préféré ce concert car j'ai trouvé l'ambiance plus détendue et les musiciens plus enclins à se laisser aller. Bref, c'était un bon complément à la date de la semaine précédente...

Nous sommes ensuite repartis vers la voiture pour nous changer (nous étions trempés de sueur !) et vider quelques canettes. Peu de temps après, Mitch et un gars de DBh se sont installés dans l'herbe, à côté du bus, et nous ont appelés. Nous sommes allés discuter avec eux un bon moment, jusqu'à ce que le bus change de place et se rapproche de la salle pour charger le matos. Nous nous sommes donc rabattus vers la voiture et avons continué à délirer ensemble. Jesse est venu nous rejoindre peu de temps après. Jérôme voulait une dédicace mais il n'avait rien prévu à cet effet ; c'est pourquoi il leur a demandé de dédicacer sa bagnole ! Les autres n'en revenaient pas mais ils se sont exécutés avec plaisir (vous pouvez visualiser le résultat sur cette page). J'ai offert un pendentif en métal à Mitch ; il représentait un masque tribal... et le plus drôle est que le guitariste en faisait collection. Quelle coïncidence ! Bref, il était bien content et est allé chercher un picture disc de "Nazi Punks Fuck Off" dans le tour bus pour me l'offrir. Je l'avais déjà mais, venant de sa part, je n'ai pas pu refuser (j'ai échangé mon ancien exemplaire contre un autre skeud quelques temps après). Je lui ai également demandé son adresse au cas où... Nous avons continué à discuter jusqu'à leur départ puis nous sommes partis à notre tour. Jérôme m'a amené à la gare de Montpellier : je repartais à Toulouse en train durant la nuit alors que lui passait la nuit sur place. Je ne me souviens plus trop du voyage de retour car j'avais un peu la tête dans les nuages après cette formidable soirée. Tout ce que je sais, c'est que je suis bien revenu à Toulouse mais je n'ai pas pu aller en cours le lendemain matin. Grosse fatigue !

Finalement, les seules photos réussies furent celles de la frametomobile, toutes les autres étaient ratées et j'étais bien dégoûté. A défaut d'immortaliser ce concert sur papier photo, j'ai réussi à acheter la vidéo pirate - qui est de très bonne qualité. Cette date est mémorable car elle constitue un excellent souvenir et, plus encore, elle représente le point de départ de mon investissement vis-à-vis de Napalm Death : j'ai été tellement content de les revoir dans de telles conditions (j'avais l'impression de retrouver un vieux copain perdu de vue depuis longtemps) et, par ailleurs, tellement dégoûté de voir à quel point le groupe se faisait casser par certains que c'est à partir de ce moment que j'ai décidé de relayer leur message du mieux possible. Durant les quelques mois qui ont suivi, j'ai d'abord traduit toutes leurs paroles et me suis constitué une collection digne de ce nom (tout en écoutant massivement ce qu'ils avaient fait toutes époques confondues). La mutation était amorcée...


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