GRIND TO THE CORE
Interview de Barney menée par Matthieu Millot, parue dans le numéro de Hard Rock Magazine de décembre 2004.
Une petite interview de Napalm Death, ça ne se refuse pas. Surtout que Barney Greenway, hurleur du mythique combo, est un interlocuteur affable. Seulement voilà, juste avant de monter sur la scène de la Locomotive lors du X-Mas Festival, Barney doit aller manger. D’où cette interview réduite au minimum vital. Qu’à cela ne tienne, nous pouvons discuter de choses et d’autres sur un ton badin avant LA grosse interview à paraître dans quelques semaines. Barney, le micro t’appartient !
Comment se passe cette tournée du X-Mas ?
Nous tournons depuis des années et c’est la
première fois que nous participons à ce genre de tournée. On nous a simplement
demandé si nous voulions y participer et nous avons rapidement répondu par
l’affirmative (sourires). Nous faisons en fait notre première date ce soir, et
nous verrons donc comment ça va se passer par la suite. Ce que je peux te dire,
c’est que participer à une telle tournée est très différent de ce que nous avons
fait jusqu’à présent, car nous sommes tout de même en compagnie de groupes de
black, de groupes très sombres. Même le public est très différent de notre
public de base, qui est très punk / hardcore. Mais bon, ça change et le
changement est toujours bon.
Vous tournez aussi sans rien avoir à promouvoir, vu
que le nouvel album ne sort que dans quelque mois !
C’est vrai, mais n’oublie pas que nous avons aussi
sorti il n’y a pas si longtemps un album de reprises et nous allons donc en
jouer quelques unes sur scène, comme Cryptic Slaughter ou Dead Kennedys.
Justement, qu’en est-il de ce nouvel album ?
Il est totalement terminé, il sortira en avril
prochain et se nomme "The Code Is Red… Long Live The Code". Le concept
général de cet album traite de la façon dont le gouvernement s’y prend pour
faire croire à la population ce qu’il veut qu’elle croie. Comme ce qui se passe
en Irak par exemple. Ce sont vraiment des conneries. Ils ont réussi à faire
croire à la quasi-totalité de la population que ce pays détenait des armes de
destruction massive, ce qui s’est bien entendu révélé totalement faux. Mais il y
a beaucoup d’autres choses comme des lois qui nous privent de nos droits
civiques. Ils le font d’une telle façon que personne ne s’en rend compte. C’est
grave !
Comment ça va sonner ?
Totalement fou (rires). Ce sera rapide, furieux et…
du pur Napalm Death, quoi (rires) ! Mais il y a aussi un côté humanitaire, du
fait du concept que je viens d’expliquer (sourires).
Ca fait un bout de temps que vous avez sorti
l’album précédent, "Order Of The Leech" (2002), mis à part le Best-Of,
sur lequel vous n’étiez pas très impliqués.
Si, quand même un peu. En fait, nous ne voulions
pas sortir un simple Best-Of de nos albums car nos fans les ont tous. Il fallait
que nous fassions quelque chose de spécial et, au final, nous y sommes parvenus.
Nous étions donc impliqués un minimum (rires). Nous avons également inclus à ce
Best-Of un arbre généalogique parce qu’il faut bien l’avouer, l’histoire de
Napalm Death est un joyeux bordel (rires) !
Vous aviez besoin de prendre trois ans entre "Order
Of The Leech" et ce nouvel album pour trouver de nouvelles idées musicales ?
Pas du tout. Pour en revenir au Best-Of, c’était
juste un package de nos meilleurs titres et de raretés. C’est une version
améliorée d’une simple compilation (rires). Nous ne l’avons fait que parce que
Earache voulait le faire. Nous leur avons rétorqué que nous étions d’accord
seulement si nous le faisions bien, et pas comme quelque chose de cheap !
(web : cheap = bon marché)
Ce que nous avons fait ensuite, comme l’album de reprises, c’était juste pour le
plaisir, mais aussi parce que les gens veulent connaître nos racines musicales.
Quant au nouvel album, nous avions des tonnes d’idées qu’il fallait bien
enregistrer à un moment ou à un autre (rires).
Sinon, tu as toujours ton boulot de journaliste
musical ? Lorsque tu fais des interviews, les groupes voient en toi le
journaliste ou le chanteur de Napalm Death ?
Ouais, je pige pour pas mal de magazines
différents. Certains sont effectivement étonnés de me voir faire le journaliste
mais bon, ils oublient vite qui je suis quand je pose mes questions (rires). Et
puis c’est vrai que je fais tout pour qu’ils ne sachent pas qui je suis et
qu’ils me considèrent comme un vrai journaliste et non pas comme un musicien
faisant mumuse (sourires).