INTERVIEW BBC 1989

Ceci est la retranscription de l'émission mythique, "Heavy Metal Arena", diffusée en 1989 sur la BBC. Ce n'est pas une interview typique : question-réponse...


LEE : Le heavy metal était vraiment un truc de crétin pour moi , lorsque j'avais 14 ou 15 ans. J'ai détesté ça jusqu'en 1985, où un groupe comme Metallica faisait pas mal de vagues sur la scène hardcore avec ses paroles recherchées.

Que pensez-vous de Slayer ? Pensez-vous qu'ils ont eu un impact particulier ?
LEE : Oh oui, peut être même plus.
BILL : Ouais.
LEE : Ils ont marqué les esprits.
MICK : A une époque, ils étaient vraiment au-dessus du lot.
LEE : J'ai vraiment été marqué par le phénomène Death metal, pour les paroles et pour le reste. Je ne pouvais m'y faire au début mais je me suis vraiment mis dans le truc pendant longtemps.

Quand en as-tu écouté pour la première fois ?
LEE : C'était...

Qu'est-ce que tu as trouvé de choquant dans cela ?
LEE : Simplement le fait que c'était aussi extrême que la plupart des groupes hardcore que nous écoutions à l'époque et que c'était un domaine complètement différent.
BILL : Ils suivent toujours la gamme mineure plutôt que la gamme majeure parce que le son est complètement...c'est juste quelque chose qu'un groupe de rock traditionnel ne peut pas faire, d'aller si rapidement sur son manche de guitare. Tous ces jolis sons, ces cœurs, cette progression. Slayer et des groupes plus anciens comme Sabbath et Venom essayaient d'éviter ça.

Ils essayaient de ??
BILL : Je ne pense pas que ce soit le mot exact. Un truc malsain, c'était leur but. Quelque chose de vraiment brutal.

LEE : Je chante comme ça car c'est la seule manière dont je puisse la faire pour la musique que nous jouons vraiment. Je ne pense pas pouvoir chanter d'une autre façon.
MICK : Tu peux concevoir de chanter autrement ?
LEE : Je ne dis pas que je peux.
MICK : Non, tu ne pourrais pas de toute façon. Je veux dire, c'est la forme la plus agressive, quoi d'autre pourrait...quels autres vocaux pourraient convenir ?
BILL : On ne pourrait pas louer Joey Belladonna (chanteur d'Anthrax) pour des sessions d'enregistrement simplement pour les vocaux de l'album . A mon avis, ça ne marcherait pas.

BILL : Notre influence principale est le hardcore et le punk vient ensuite.
LEE : La scène punk est très proche de nous. Le hardcore au sens américain du terme : des groupes comme Black Flag, Bad Brains, Circle Jerks, ce genre là. Je suppose que Discharge est proche des groupes de hardcore, mais également des trucs comme Disorder. Des trucs qui viennent d'Angleterre.
MICK : D'Angleterre, le premier groupe proche du hardcore, c'est Discharge.
BILL : Et il y a toujours un peu de Discharge dans notre musique, hein ?
MICK : Oh, ouais !

BILL : De toute façon, le satanisme n'est plus à la mode dans le heavy metal. Maintenant, c'est complètement l'inverse ; le truc à la mode, c'est de parler de la scène. C'est quelque chose que l'on ne peut décrire précisément, dans le metal mais je peux dire la même chose à propos de nombreuses personnes qui pensent que c'est la voie à emprunter, qu'ils deviendront automatiquement bons et agressifs s'ils jouent rapidement mais je pense que petit à petit, ils se planteront et que seuls les groupes qui sont vraiment dans ce truc pourront continuer à faire ça.
LEE : Je pense que maintenant, le public est totalement nouveau ; je veux dire que les gens qui avaient l'habitude de venir aux concerts il y a trois ou quatre ans, et bien je pense que beaucoup d'entre eux ont tout simplement disparu, comme s'ils avaient suivi leur propre chemin depuis. Il semble qu'il y a un public totalement nouveau qui vient voir les groupes locaux maintenant.

Donc si le satanisme a été mis de côté, quel sujet est il de bon ton d'aborder ?
BILL : Il est à la mode d'écrire sur des sujets sociaux.
LEE : Ouais.
MICK : Ouais, c'est vraiment le truc à la mode et "dans le vent" actuellement.
BILL : L'exemple typique, et bien tu sais, c'est Nuclear Assault.
LEE : Ouais, Nuclear Assault.
BILL : Je ne sais pas, je ne veux pas tirer sur les autres groupes, s'ils veulent faire ça...tant mieux mais je pense que c'est tout simplement trop facile d'écrire des chansons à ce propos parce qu'ils pensent qu'ils peuvent faire plaisir au plus grand nombre en écrivant des trucs choquants et en même temps en captant l'attention de ceux qui veulent s'investir dans la lecture des paroles.


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