STILL RAGING IN HELL

Interview de Barney menée par Larry Lava, parue dans le numéro de Metallian de janvier / février 1996.

Napalm Death est de retour avec un nouvel album fracassant, marquant une évolution musicale certaine pour le groupe... Nous avons rencontré en avant-première et en exclusivité Barney Greenawy en personne qui a bien voulu nous en donner un avant-goût...

Il n'y a plus de doute sur le fait que Napalm Death soit devenu l'un des précurseurs du mouvement grindcore, et que nos anglais aient influencé un bon nombre de jeunes groupes parleur style de musique. Si vous n'êtes pas familiers avec le passé du groupe, vous n'avez apparemment pas votre place au sein de la scène musicale "underground" ! Malgré quelques changements de line-up habituels au début, ce combo a évolué avec une formation plutôt stable durant ces dernières années, comprenant Shane Embury à la basse, Jesse Pintado et Mitch Harris aux guitares, Danny Herrera à la batterie et Barney Greenway au chant, ce dernier nous révélant en avant-première et en exclusivité les détails au sujet de leur nouvel album prêt à sortir du chaudron bouillonnant d'Earache...


Pour commencer, peux-tu nous éclairer sur ce dont on doit s'attendre à l'écoute de votre nouvel opus intitulé "Diatribes" ?
Aucun changement du côté commercial ! Je n'ai moi-même rien composé mais ce que je peux dire de la part des autres membres, c'est que nous avons gardé une musique sans compromis mais avec de nouveaux ingrédients. Il y a plus de rythmiques et de trucs plus discordants cette fois, mais toujours avec ce côté "hyperspeed" et chaotique ! Tout le monde semble avoir ses propres idées en ce qui concerne notre progression musicale mais nous reconnaissons tous l'importance de la fidélité à nos racines. Les textes sont toujours dans la même lignée... Ils sont profonds, abstraits, critiques et politiquement cinglants !

Ce nouvel album sortira-t-il sur Columbia en Amérique du Nord ou simplement sur Earache ?
Nous avons un mini CD qui sortira en novembre, et pour l'album lui-même, ce sera pour fin janvier ! Il n'y aura plus de deal avec Columbia, juste avec Earache pour le monde entier ! Depuis le début, je savais que Columbia ne ferait rien pour nous et j'ai eu raison. A part un bon ami que j'avais qui travaillait pour ce label, le reste a été une perte de temps. Là encore, notre contrat avec Earache est "nul"et il n'y a pas beaucoup de différences avec Columbia. Dig Pearson nous traite comme de la merde !

Je sais que tu écris pour plusieurs publications depuis quelques temps maintenant... Que préfère-tu ? Interviewer des groupes ou faire des chroniques d'albums ?
Les deux ! Si tu chroniques des albums, tu as des CD's gratos et en plus, tu peux attirer l'attention des groupes avec des questions stimulantes et cela te rend habile, sans persévérer tout le temps bien sûr ! En fait, c'est une bonne expérience car ça me permet de tester mes capacités musicales au premier plan en dehors du groupe, en passant tout en revue, du hard-rock au thrash, A.O.R. et rock mélodique...

Si pour quelques raisons, Napalm venait à splitter, considèrerais-tu devenir un journaliste à temps plein ou est-ce simplement un hobby pour toi ?
A part si tu trouves un boulot fixe, tu ne peux pas vraiment travailler à temps plein dans ce domaine. Même quand j'écrivais pour plusieurs publications simultanément, ce n'était juste qu'un extra. Par contre, je ne laisserai pas tomber le journalisme car je l'apprécie étant, en fait, un grand fan de musique, mais c'est seulement un supplément à un boulot régulier !

Napalm Death a influencé beaucoup de jeunes groupes depuis des années... Comment ressens-tu cet état de fait ?
C'est un grand honneur que d'être reconnu comme une grande influence surtout dans des sons non conventionnels. Mais détrompez-vous, notre son à nous vient aussi d'influences extérieures et nous espérons que nous pourrons les développer sans perdre de notre tranchant et de notre férocité. Cela peut paraître "cliché" mais vous devez rester fidèles avec vous-mêmes... Produire ce que les autres attendent vous fera pour le moins sonner faux !

Je pense personnellement qu'à vos débuts, vous étiez plus grindcore et qu'aujourd'hui, vous vous êtes tournés vers un style plus death metal... Es-tu d'accord ou préférerais-tu qu'on ne vous classe pas ?
Considérant le fait que le terme "grindcore" fut inventé par un ex-membre de Napalm, c'est en fait ironique d'entendre ça de tant de gens. Vous avez le droit de nous classer comme vous l'entendez, mais ce dont vous devez vous rappeler, c'est que les définitions diffèrent selon les gens, notre death pour quelqu'un peut être du grind pour quelqu'un d'autre, ah, ah ! ! A mon avis, nous avons des éléments de tout ce qui est généralement extrême... Death metal, hardcore, speedcore, sludgcore... J'apprécie tous ces genres donc il n'y a pas vraiment de problèmes si on nous associe avec n'importe lesquels d'entre eux !

Quelle est ton opinion sur l'état de la scène death / grind actuellement qui est en passe de devenir plus "underground" comparativement au passé ?
Pour être honnête, je n'ai pas eu la chance d'écouter tellement de démos ces derniers temps donc je ne sais pas vraiment. Il y a eu une période où toute cette merde néo-fasciste et sataniste a eu tendance à donner une mauvaise image de la scène. Mais maintenant, j'ai quand même entendu d'excellents groupes comme At The Gates et même des groupes de black (sans parler des nazis) bien qu'il a été dit qu'il n'y aurait plus de scène underground comme auparavant... Siege, Repulsion, Massacre, Master, Devastation, Final Conflict, Attitude Adjustement... Peut être que je suis un vieux fan nostalgique !

Napalm est l'un des groupes qui a tourné le plus autour du monde. Quels sont les endroits qui vous ont le plus marqués ?
Sao Paulo au Brésil et Moscou en Russie ! Le premier, parce que c'est là que nous avons vu de la véritable pauvreté au premier degré et le deuxième car nous étions le dernier groupe européen à jouer ici avant que l'ancienne union soviétique ne se disloque en 1991, et nous avons joué dans un stade de hockey sur glace... Dans n'importe quel endroit vraiment pauvre, le fait de jouer devant ces gens si reconnaissants, du fait qu'ils soient venus nous voir, nous a stimulés ! Nous n'oublierons pas non plus la Suisse avec ses merveilleux paysages... et comme je suis un romantique de la nature...


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