SANG FRAIS
Interview de Barney menée par Lou, Steph et
Kiéron le 15 mars 1999, parue dans le fanzine canadien Sang Frais.
C'est après leur prestation aux FouF que j'ai eu l'occasion de rencontrer Barney en toute intimité : dans les toilettes du backstage en compagnie de Stéph et de Kiéron ! Nous étions donc quatre dans un espace de six pieds carrés ! On entendait la musique de la salle qui résonnait quand même assez fort mis c'était l'endroit le plus isolé qu'on avait réussi à trouver ! C'est avec son accent typiquement british (un peu difficile à comprendre par moments) qu'il nous a parlé de la scène britannique. Alors si les réponses semblent brèves, c'est que je n'ai pu tout retranscrire faute de non compréhension.
Comment décrirais-tu Words from the exit wound
?
Il est rapide ! Très rapide mais il y a aussi des passages
lents et expérimentaux.
Dirais-tu que c'est votre meilleur album ?
Tout le monde aimerait pouvoir dire de son nouvel album que
c'est le meilleur en date ! Mais je pense réellement que c'est l'album sur lequel on
s'est le plus concentré et il rassemble tous les meilleurs aspects de Napalm Death.
Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?
Huit ans. Napalm existe déjà depuis 17 ans.
Il n'y a plus personne du line-up original, mais 8 ans, c'est
déjà plus que ce que certains groupes réussissent à faire !
Oui, mais je vois ça comme faire partie d'un groupe qui sort
des albums depuis 17 ans.
Il y a quelques années en Angleterre, il y avait pas mal de
groupes dans votre style. Qu'en est-il maintenant ?
La scène est très dispersée maintenant... mais nous
continuons quand même. C'est dommage quand on repense à ce qui se passait dans les
années 80... mais Napalm est toujours là.
J'ai entendu dire que vous aviez joué à Londres avec
Cradle, comment était la foule ?
Le black metal est très populaire maintenant en Europe.
Beaucoup de kids ne sont désormais plus fans de death. Je trouve que c'est dommage car
sans le death, il n'y aurait jamais eu le black. Mais on ne peut forcer personne à
écouter un style de musique. Les kids aiment encore le death, mais en général, ils
préfèrent les vieux trucs. LE mouvement death, le vrai, est né au début des années
90...
Te sens-tu obligé de jouer Scum en concert parce que le
public la réclame toujours ?
Je veux jouer Scum, oui je veux jouer Scum.
Mais que serait un show sans Scum (rires). Mais ce qu'il faut retenir, c'est que
les origines remontent beaucoup plus loin que le premier album. C'étaient depuis
longtemps des amis à moi. A mon avis, du point de vue du fan, en 1985, ils étaient
vraiment un des meilleurs groupes en ville.
C'est en ce temps-là que Benediction est né...
Je n'ai pas formé le groupe Benediction. C'était le bon
temps ! Nous avons fait un album et quelques concerts. Au début, je faisais les deux
(Napalm Death et Benediction) mais au bout d'un moment, c'est devenu trop lourd. Ce n'est
pas évident de jouer dans plusieurs groupes en même temps et pour moi, Napalm, c'est en
masse !
Si Benediction te demandait de revenir dans le groupe, est-ce
que tu le ferais ?
Comme je viens de le dire, Napalm, c'est déjà beaucoup de
boulot. Mais je leur filerai un coup de main ! Je ne peux pas le faire à temps plein,
mais s'ils ont les chansons écrites et que tout est prêt, ça ne me dérange pas de
chanter.
Y a t-il un message général que tu essaies de faire passer
à travers tes paroles ?
Il y en a tellement... C'est une combinaison de plusieurs
points. Tous les problèmes sociaux.
Vois-tu un long avenir concernant Napalm Death ?
Je ne sais pas, c'est difficile de faire des prédictions de
ce genre. Le groupe pourrait arrêter dans un an, on ne sait jamais. Il y a des moments
où nous aurions pu tout lâcher, mais nous ne l'avons pas fait. Nous avons survécu à
toutes les modes.
A un certain moment, tu as quitté le groupe...
Je ne suis pas parti, on m'a éjecté. Il y avait des
problèmes de communication, des différences d'opinions à propos de la musique...
Quelle est la plus grosse audience devant laquelle vous ayez
joué ?
Environ 30000 en Russie. Et ce n'était même pas un
festival, c'était Napalm in Russia !
Vous avez joué dans beaucoup de pays...
Notre politique a toujours été de jouer dans le plus
d'endroits possibles tant que notre transport est payé. Etre payés ou pas n'est pas
important pour nous.
Nelson Mandela vous a invité en Afrique...
Oui, il trouvait que notre musique contenait un bon message
pour les kids.
Vous n'avez pas trop traumatisé de monde là-bas ?
Non, je ne pense pas. Il y avait toute sorte de personnes et
nous étions vraiment fiers de faire ces shows.
Avez-vous beaucoup de problèmes aux douanes ?
Oui, c'est sûr, mais les plus gros problèmes, c'est avec
les nazis... à cause de Nazi Punks Fuck Off. Il y a trois ans en Pennsylvannie,
nous avons eu beaucoup de problèmes. Un gang de nazis est venu foutre la merde au
concert. On s'est déjà battu dans de pareilles circonstances, mais on s'est toujours
arrangé pour gagner ! (rires). Je n'aime pas me battre, mais il faut parfois se
défendre...
Y a t-il un groupe que tu admires depuis que tu es jeune et
avec lequel tu aimerais faire une tournée ?
Motorhead !
De tous les albums que vous avez fait, lequel est ton
préféré ?
Utopia Banished
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