CARCASS / LOUDBLAST / SUPURATION


Paris (Elysée Montmartre) le 19/01/1994
Chronique de concert parue dans le numéro de Hard Rock Magazine de février 2000.


Avec une affiche comme celle-ci, on aurait pu s'attendre à ce que l' Elysée-Montmartre affiche complet. Au lieu de cela, une bonne moitié de la salle resta vide, l'autre moitié étant peuplée de fans fervents et chaleureux. Tant pis pour les absents car la soirée fut incontestablement positive ! Ouvrant les hostilités,
Supuration mêla adroitement les anciennes compos et les petites nouvelles qui figurent sur le mini-LP "Still In The Sphere". Le quatuor a encore affiné sa recette à base de rythmiques lourdes, de vocaux death et d'atmosphères étranges. Même si certains riffs sont un peu répétitifs, il semble évident que le groupe cherche à se construire une identité propre. Encourageant.

Supporté par un public fervent (les T-shirts partirent comme des petits pains !), Loudblast fit également preuve d'un savoir-faire scénique en progression, notamment en ce qui concerne la communication avec le public. Côté compositions, la cause est entendue depuis la sortie du bien nommé "Sublime Dementia". Conjuguant rythmiques puissantes et mélodies majestueuses, Loudblast imposa aisément ses "Subject To Spirit", "Sublime Dementia", mais aussi les petits nouveaux, à savoir le très mélodique "No Tears To Share" et le furieux "Cross The Threshold". Au rappel, la reprise du "Mandatory Suicide" de Slayer acheva de porter la foule en ébullition.

Qui n'a jamais vu Carcass sur scène rate un grand moment tant ce groupe est l'un des seuls issus du mouvement death metal à savoir tenir une scène, à savoir insuffler du feeling dans ses compositions superbes. D'un professionnalisme impeccable qui n'excluait pas une évidente joie de jouer, les quatre méchants de Liverpool écrasèrent tout le monde sous un déluge de rythmiques sèches et coupantes, alternant tempos médium et accélérations fulgurantes. Du grindcore des débuts au heavy death de "Heartwork", on ne peut que savourer la voix de torturé de Jeff Walker, les talents indéniables de riffeurs de Bill Steer et de son nouveau complice Mike Hickey, la puissance des rythmiques doublée de soli concis et mélodiques. Tout simplement impressionnant.


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