SAMAEL / CATHEDRAL
WITHOUT FACE


Lyon (Rail Theatre) le 18/02/2003
Chronique de concert rédigée par Fred Pichot, parue dans le numéro de Metallian du 2eme trimestre 2003.

Autant dire que cette affiche du 18 février ne correspondait à rien dans l’univers très cloisonné du métal. Une formation à forte prédominance gothique, une autre doom paléolithique et pour finir la crème des crèmes en matière de black industriel (si l’on peut dire !). Mais ce mélange contre nature n’a pas franchement rebuté le public de tout poil puisque le Rail Théâtre n’était peut être pas archi comble mais copieusement rempli ! Et les fans de tous bords ne se sont pas privés pour invectiver les groupes sur scène qui ne correspondaient pas à leur « standard propre » dans le domaine de la zique. Mais tout est resté bon enfant et la fiesta pouvait commencer avec Without Face qui eut beau déployer tout son talent sans vraiment réussir à décrocher les faveurs du public avec son heavy gothique très recherché. Faute au son écrasant ou à un parterre de fans pas franchement dévolu à ce style… Dans tous les cas, les extraits d’Astronomicon en auront laissé plus d’un perplexe. Au tour ensuite de la grosse écurie du maître du doom : Lee Dorrian et sa bande d’évangélistes. On pouvait s’attendre à un déchaînement de la part de la formation et de la foule… Nous avons eu droit à un set d’un peu moins d’une heure, très poli et carré et d’un accueil tout aussi poli, sans la moindre effusion ! Cathedral est venu, a assommé l’auditoire de son doom « Sabbathien » et s’en est allé sans vraiment laisser d’opinion sur sa prestation… A revoir ! La grosse surprise vint ensuite du show des Suisses de Samael. Surprise d’abord de les voir sur scène car l’accident de Vorph ne présageait rien de bon en la matière et il a pourtant assuré son set malgré les béquilles pour se déplacer ou le tabouret pour jouer. Surprise ensuite sur le contenu du set de Samael, qui correspondait presque titre pour titre à leur tournée d’Eternal mais avec de grosses variations dans l’interprétation. Samael a en effet sorti le grand jeu de ne nous proposer que des « remixes » de tous ses « hits ». Des remixes qui ne bouleversaient pas les fondements même de chaque morceau mais qui, en tout cas, donnaient aux intros et aux ambiances une toute autre dimension. Tous les classiques ont ainsi été passés en revue, de « Year Zero » ouvrant le bal à « My Saviour » le clôturant, en passant par « Shining Kingdom », « Rain », l’inévitable « Jupiterian Vibe », « Supra Karma » ou « Infra Galaxia ». Un set qui cloua sur place le moindre fan présent ce soir là et fit l’unanimité dans un Rail Théâtre abasourdi par la pesanteur et le volume de la prestation de Samael. Autant dire qu’après cette chape de plomb qui s’est abattue sur nous, le silence et la profondeur de la nuit ont plutôt été salvateurs pour une bonne remise en forme. Non content d’avoir réalisé l’un des albums références dans metal avec Passage, on ne parlera pas d’Eternal un peu trop type, Samael est maintenant devenu un monstre sur scène… un monstre invisible qui occupe pourtant tout le volume d’une salle et qui fait mouche à chaque riff !


FANZONE

Rubrique laissant la place aux fans / Chronique rédigée par Vincent Gratréaux (38)

Après une prestation éclair de Without Face venait le moment de découvrir Cathedral live… Heu ! Je serai honnête en affirmant que j’ai quand même été très déçu par leur prestation. Sur CD déjà, Cathedral ne faisait pas partie de mes groupes préférés mais après ce show, ma raison est faite… Ils avaient pourtant démarré avec des titres rapides (enfin, rapides pour Cathedral, tout est relatif !), puis ils ont sombré dans une atmosphère digne des années ’70, difficilement supportable. Après quelques bières lors de la mi-temps, permettant de réveiller tout le monde, vint enfin le moment tant attendu et l’entrée de Samael sur scène. Fumigènes, lumière bleue, rythmique techno saccadée : c’était parti ! La messe commençait juste à être donnée, l’atmosphère installée, un son superbe… Tout était au rendez-vous pour laisser présager que l’on allait passer un énorme moment. Je m’extirpais alors du bar pour rejoindre le devant de la scène et ne plus la quitter. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Vorph chantant et grattant sa guitare assis sur un tabouret de bar, les béquilles à portée de mains ?! Les titres se sont enchaînés rapidement avec une homogénéité parfaite. Masmisein le bassiste donna tout ce qu’il avait (mediators compris !), balançant sa tête au-dessus de celles du public sans jamais reprendre son souffle. Les titres d’"Eternal" et de "Passage" se faisaient la part belle dans une très bonne harmonie, alternant les éternels passages (facile !) atmosphériques avec d’autres hyper violents, soutenus par un tempo techno des plus carrés. Après une petite pause de quelques minutes, Samael réapparut pour le rappel. Des titres joués avec toujours la même efficacité, avant de nous laisser avec un rythme techno qui a probablement fini d’asseoir ceux qui ne l’étaient pas encore. On redemande sans problème des concerts de cette qualité. Chacun aurait facilement tout donné pour les suivre le lendemain à Bordeaux mais la dure réalité de la vie ne nous emmena pas si loin et nous laisse tout de même un très bon souvenir de cette soirée…


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