VENOMOUS CONCEPT


"Retroactive Abortion"

Guillaume Ley / HARD ’N’ HEAVY n° 103 / août-septembre 2004

Pas besoin d’être une star du rock pour monter un projet parallèle digne de ce nom et n’avoir que du beau ligne autour de soi. Les rois de l’indie le plus violent et le plus bruyant savent mieux le faire que quiconque. A ma droite, Buzz Osborne, guitariste des Melvins et de Fantômas. A ma gauche, Kevin Sharp, ancien chanteur de Brutal Truth. Au milieu, deux Napalm Death en la présence de Shane Embury (basse) et Danny Herrera (batterie). Le résultat : moins de trente minutes de bruit constamment dans le rouge, sans aucune faiblesse. Les fans de Poison Idea, Discharge et Napalm Death vont se faire plaisir. Quoi de plus punk qu’un disque enregistré dans l’urgence en à peine cinq jours de studio ? Après les "Desert Sessions" de Josh Homme (Queens Of The Stone Age), voici venir les "Hardcore Sessions". On ne sait guère si Venomous Concept sera une aventure avec ou sans lendemains qui beuglent. On sait, en revanche, que l’un des albums les plus rentre-dedans de l’année a été enregistré par ces barges. Conseillé à tous les adeptes des groupes cités dans cette chronique. Qu’on se le dise !


Zozzal / Site Internet SANTAGORE.COM

16 morceaux, 27 minutes, un line-up regroupant des membres des Melvins et Napalm Death… pas la peine d’aller plus loin je pense que vous avez compris le message. Alors pour grinder on peut dire que ça grinde. Le disque n’invente rien autant le dire tout de suite. Si c’est l’originalité et la finesse que vous cherchez vous pouvez passer votre chemin, mais alors niveau énergie brute quelle claque. Emos du cul, amateurs de post-rockeries et autres joyeusetés larmoyantes vous pouvez tourner la page, ici on porte la barbe et le whisky n’est jamais bien loin. Venomous concept, c’est un poing levé bien droit avec un majeur bien dressé qui veut dire « Fuck you very much ». On n’y va pas par quatre chemins, quand les choses vont mal on le dit et on n’est pas là pour faire des excuses. Tout le monde y passe, politiciens, chefs de guerres, rockstars… Ne vous inquiétez vous trouverez bien un morceau qui vous sera adressé. Véritable appel à la révolte, Venomous concept entend bien réveiller les vieux démons du punk aussi bien au niveau du message que de la musique. La batterie reprend inlassablement le rythme punk-hardcore sur lequel ont été construites deux bonnes décennies de brûlots révolutionnaires. Etant donné l’emploi du temps bien chargé des membres le skeud a été enregistré en 5 jours sans l’aide de personne . On est loin de s’en plaindre et le résultat est plutôt du genre brut de décoffrage. C’est cradingue et baveux à souhait, tous les potards sont sur 11 et le tempo réglé à 220 BPM en rythme de croisière. Les 4 larrons ne sont pas nés de la dernière pluie et ce n’est pas à eux qu’on va apprendre ce que le mot punk veut dire. Piochant déjà allégrement refrains et mosh-parts le groupe reprend aussi l’imagerie basée sur des photos du Viêt-Nam en noir et blanc. Bizarrement près de 40 ans plus tard, ces images semblent toujours aussi d’actualité. Sûrement parce que les leçons du passé tardent encore à être prises au vu des événements actuels… Cet essai restera peut-être sans suite mais comme on dit « Play fast, Die young !! »


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