SUR LES RESTES DE CARCASS...

Interview de Jeff Walker menée par Nicolas Radiguet, parue dans le Hard Rock Magazine de novembre 1997

Quand Jeff Walker et deux de ses comparses du temps de Carcass s'associent avec un ex-Cathedral, Mark Griffiths, ça donne Blackstar. Son premier album, Barbed Wire Soul, dévoile un hard rock digne des 80's revisité à la mode des années quatre-vingt-dix. Jeff Walker nous présente son nouveau groupe et ses motivations.


Comment a été accueilli Swansong ?
Il a eu l'air de bien se vendre, même si les fans des précédents albums l'ont moins apprécié. Il a vendu les deux tiers de ce qu'a vendu Heartwork, ce qui est bien. Je savais que les fans purs et durs de Carcass allaient avoir du mal à l'accepter mais j'ai reçu pas mal d'e-mails de mecs qui avaient découvert Carcass avec Swansong et qui avaient flashé.

Tu n'as pas l'impression que, finalement, cet album est sorti trop tôt ?
Je ne sais pas. Il y a pas mal de personnes qui me le disent. J'entends dire partout que le hard rock et le heavy metal sont de retour. On a fait cet album sans se soucier de ça. On joue ce qu'on aime, sans se préoccuper de Machine Head, de Marilyn Manson ou de Korn.

Comment s'est passée cette rencontre avec Mark Griffiths ?
Tout naturellement. Mark est mon ami depuis quinze ans et on avait envie tous les deux d'un retour aux sources. Et puis, quand on monte un groupe, on le fait avec des amis, non ? Peu importe qu'ils ne soient pas des génies à la Ritchie Blackmore. J'en avais assez de faire une musique compliquée. Je voulais revenir à quelque chose de plus dépouillé.

Mais crois-tu qu'on trouve des éléments qui rappellent Carcass ?
Oui, les vocaux, les solo de guitare de Carlo et le jeu de batterie de Ken. Enfin, je crois que la chose la plus marquante est le chant, même s'il est plus mélodique. "Blackstar" est le titre d'un des morceaux de Swansong, comme quoi les ponts ne sont pas coupés. On aurait pu continuer sous le nom de Carcass mais je n'y tenais pas car, pour moi, c'est un nouveau départ.

Considères-tu Blackstar comme un hommage aux 80's ou comme un groupe qui fait le lien entre ces années-là et les 90's ?
Plutôt la seconde option. Blackstar est un groupe moderne par la production et par le chant qui est toujours marqué par ma culture death car c'est ce qui a façonné ma manière de chanter. Ce n'est pas un tribute car Mark et moi avons grandi en écoutant du punk et du hardcore. Ken est le seul membre du groupe qui a écouté beaucoup de heavy metal dans sa jeunesse mais maintenant, il écoute de la techno. En fait, on joue une musique qui ne nous est pas si familière que ça : si on avait été branchés à l'époque par le style des 80's, Blackstar sonnerait autrement. Voilà pourquoi Blackstar est différent Peut-être qu'on serait un énième clone de Machine Head (rires) ! On réinterprète quelque chose qui est assez neuf pour nous.

Une des influences principales qui ressort de ce Barbed Wire Soul est Thin Lizzy...
(grand sourire) Ca me fait très plaisir. C'est un grand compliment. C'est un de mes groupes préférés. Des grands parmi les grands. Je ne me lasse pas de Thin Lizzy.

Pourquoi avoir choisi Colin Richardson ? Est-ce parce que vous aviez l'habitude travailler avec lui ou parce que vous désiriez avoir un son actuel ?
Déjà, il voulait le faire. Ca a été un honneur pour nous. On savait qu'on allait pas forcément avoir la même production que les autres groupes qu'il a produits. Regarde, on n'a pas le même son de guitare que Fear Factory ou que Machine Head. Le nôtre est plus chaud, plus rock. On n'a pas voulu un mur de guitares énormes. On avait confiance en lui et on n'a pas été déçus.


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