BARBARIAN GOULD
Interview de Bill Gould menée par Olivier
Badin, parue dans Hard'n'Heavy de janvier 2001
Quand on nous promet l'ex-Faith No More Bill Gould au bout du fil, on s'étonne qu'après des années d'anonymat, Brujeria dévoile enfin sa réelle identité. "Je t'arrête tout de suite. Je ne joue pas dans le groupe. Je ne fais que servir d'entremetteur..." Voici donc pour, mesdames et messieurs, et spécialement pour H'n'H, la première interview sans le bon interviewé !
"Le groupe déteste faire des interviews et surtout
il refuse tout contact avec l'extérieur. Je ne te répondrai pas si tu me demandes qui se
cache derrière car cela serait une trahison. Et puis, qui sait ? Peut être que moi-même
je ne connais pas leur réelle identité !".
Gould est en fait là en tant que boss du tout jeune label
Kool Arrow Records qu'il a formé il y a moins d'un an avec Dino Cazares et Raymond
Herrera de Fear Factory. Une petite structure destinée à sortir des produits dont le
point commun est la langue espagnole et qui a sous-traité le troisième album de
Brujeria, Brujerizmo, à Roadrunner. Peut être peut-il alors nous confirmer ou
nous infirmer tous ces bruits de couloir prêtant à ce groupe mystérieux des carrières
de narcotrafiquants sataniques recherchés par les polices du monde entier ? "Disons que le groupe aime ces rumeurs et qu'il ne fait rien pour
les dissiper. De toute façon, dés la sortie du premier 45 tours Demoniaco il y
a dix ans, aucune information ne filtrait sur qui faisait quoi. Notamment pour des raisons
de sécurité car certains membres sont impliqués dans certains activités qui
nécessitent certaines précautions (ça fait beaucoup
d'approximations là - ndrl)" Mais pourquoi avoir choisi une musique aussi barbare et à l'imagerie
aussi gore si le but est de se faire entendre ? "La
société sud-américaine est ultra violente. La pochette de Matando Güeros (où une photo montrait une main anonyme brandissant comme un trophée une
tête décapitée, ce qui lui a valu d'être censurée - ndrl)
est le genre de choses que tu trouves dans les feuilles de choux à scandales que tout le
monde lit ici. Pour l'anecdote, nous avons sorti une compilation de vieux titres du groupe
appelée Splanglish 101 sur laquelle Brujeria s'est fendu d'un morceau disco
glorifiant la marijuana, pour délirer. Sans rien faire, le titre est devenu numéro un
des charts à Mexico City pendant trois semaines jusqu'à ce que le gouvernement interdise
officiellement les radios de diffuser ce morceau sous peine d'amende !" Mais si ces messieurs sont si motivés à l'idée de tout foutre en l'air,
pourquoi se contenter de sortir un album de métal alors qu'il serait plus efficace de
descendre dans la rue en activant une sulfateuse ? !
"Qu'est-ce qu'il te dit qu'ils ne l'ont pas déjà fait (rires) ? ! Je te préviens,
ces types sont vraiment des fous !"
On vous laissera seuls juges. A vous de décider si on tient
la réincarnation de Pablo Escobar ou bien une version ultra réaliste du croque-mitaine
version métal et bidoche...
Avec ce petit article se trouvait la seule
photo jamais prise de Brujeria. Vous pouvez la voir en
cliquant ici.