INTERVIEW LOCK UP
Interview de Shane publiée dans le Hard Rock
Magazine n° 53 de janvier-février 2000
Quand Shane et Jesse unissent leurs efforts à ceux de Peter
Tägtgren et à Nick Barker de Dimmu Borgir, c'est pour enfanter d'un Lock Up qui fleure
bon un certain Terrorizer. La totale éclate ! Shane nous en dit plus.
Comment est né Lock Up ?
Cette idée nous est venue lors de l'enregistrement du
dernier Cradle Of Filth. Je passais beaucoup de temps avec Nick, nous faisions la fête en
écoutant des groupes de grindcore du milieu des années 80. Et nous avons eu envie de
former un combo avec ce genre de vibes. Il restait des riffs à Jesse qu'il avait prévu
pour Terrorizer, j'avais aussi quelques idées qui traînaient. Nous avons enregistré la
musique en quatre jours car nous voulions préserver la spontanéité. Nous nous sommes
mis ensuite en quête d'un chanteur. Nick a suggéré Peter de Hypocrisy. Ca l'a branché
sur-le-champ. Peter a posé les voix dans son studio, à l'Abyss.
Vous n'avez donc jamais répété ensemble ?
Non. Nous avons tout fait en studio avec mes maquettes de
travail. Sur la première cassette que j'ai donnée à Nick, il y avait une boîte à
rythmes. Il avait une idée générale. Une fois en studio, il n'y a eu aucun problème.
Je dirais même qu'il est la force motrice de Lock Up. C'était vraiment marrant à faire.
Je ne procède pas de la même façon avec Napalm, puisque depuis quelques albums déjà,
nous prenons pas mal de temps pour réaliser nos albums.
C'a été un break rafraîchissant ?
Oui ! Ca casse les normes. Il n'y a plus de stress et
l'énergie explose plus. C'est le fond de Lock Up. Ca m'a permis de me concentrer
uniquement sur la musique, de revenir à la base de tout, sans me prendre la tête.
On retrouve l'esprit de Terrorizer ?
Oui, car l'album de ce dernier a été enregistré très
rapidement et puis aussi parce que certaines idées étaient destinées à son second
album. Si j'ai demandé à Jesse de participer à Lock Up, c'était pour soulager sa
frustration de n'avoir jamais enregistré ce second disque. Mais dans Lock Up, on trouve
aussi des riffs mélodiques bien cinglés qui n'auraient jamais figuré dans Terrorizer.
D'une manière générale, c'est quand même une bonne comparaison car c'est également
agressif.
Les idées que tu as amenées étaient des riffs que tu ne
pouvais pas utiliser pour Napalm Death ?
Pas vraiment. En fait, je n'arrête pas de composer, j'ai
plein d'idées en réserve et comme Napalm Death n'était pas en train de composer pour un
nouvel album, je les ai utilisées pour Lock Up. Il y aussi certains riffs qui ont
découlé directement de ma relation avec Nick quand on évoquait tous ces vieux groupes
de métal violent des années 80. On peut dire qu'il me les a suggérés.
Lock Up, c'est juste ponctuel ou est-ce un projet appelé à
devenir stable ?
Nous aimerions bien continuer car nous avons beaucoup
d'idées en réserve. Et puis, même si je suis toujours branché par l'expérimentation,
je suis revenu à une manière de composer beaucoup plus agressive. Mais avec Lock Up, il
n'y a pas de pression. Nous avons le temps. J'espère que la prochaine fois, Peter pourra
s'investir plus dans la musique. Dans l'absolu, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas
de deuxième album.
Je suis sûr qu'on aura l'occasion de vous voir sur scène...
Oui, on y pense. Mais ce sera occasionnel... Pourquoi pas au
Nuclear Blast Festival ? Car Nick et moi allons être très occupés l'année prochaine
avec nos groupes respectifs.
Quelques news sur le prochain Napalm Death ?
Nous allons composer au début de l'année prochaine. Je ne
sais pas encore trop la direction qu'on prendra. Nous n'avons jamais d'idée précise de
ce que nous voulons obtenir, mais je pense que le nouveau CD devrait être très dur car
le groupe est de nouveau très uni.