MEATHOOK SEED

Interview de Christophe Lamouret parue dans le fanzine Innate courant 2000

Souvenez-vous, c'était il y a sept ans : Meathook Seed débarquait avec un premier album, "Embedded", qui décollait la tapisserie. Ce projet renaît aujourd'hui, toujours mené par Mitch Harris (Napalm Death), mais cette fois-ci épaulé de Christophe Lamouret, chanteur de Out.


Comment t'es tu retrouvé dans ce projet avec tous ces anglais ?
Tout simplement, Colin Richardson a fait écouter Out à Mitch et ce dernier a apprécié les vocaux et m'a donc appelé. Il m'a envoyé des riffs et, de mon côté, j'ai posé des voix dessus grâce à un quatre pistes. Ca a collé et on a décidé de bosser ensemble. Ca s'est super bien passé, c'était parti comme un side-project et finalement, on s'entend très bien. J'ai découvert un mec d'enfer, ça colle vraiment bien et cela se ressent sur l'album. En fait, après cette cassette, nous nous sommes recontactés par téléphone, avons décidé de la direction à prendre, et ensuite je suis allé à Birmingham pour que l'on répète quatre ou cinq jours avec le bassiste et le batteur. Eux, de leur côté, avaient bossé selon les directives que nous nous étions fixés au téléphone et puis voilà. A toutes les étapes, on fait évoluer le projet.

Un premier album était sorti il y a quelques années...
Oui, c'était en 1993. Je suis plus en phase avec le projet maintenant car j'ai chanté sur ce nouveau disque et je dirais qu'il n'est pas moins brutal. Je crois même qu'il est plus violent si l'on prend les émotions qui sont sur les morceaux. Il est moins dans une lignée thrash metal, il est plus dans le trip Voivod, indus, avec un peu de Killing Joke aussi. Il y a bien entendu tous les riffs 'tordus' de Mitch, et au-dessus de cela, nous avons mis toutes les mélodies. Il y a vraiment de bonnes ambiances dues aux claviers.

Est-ce qu'il a été question de faire appel aux gars de Obituary qui figuraient sur le premier album ?
C'est plus à Mitch de répondre à cette question. Je vais te dire ce qu'il a répondu à un journaliste tout à l'heure : en fait, avec Obituary, il n'y a pas eu de split ou quoi que ce soit, ils ont fait cet album et puis voilà, personne ne s'est vraiment recontacté derrière, il n'y a pas eu d'engagement de pris.

Pour les gens qui ne connaissent que ce premier album, comment leur définirais-tu B.I.B.L.E. ?
Il ne faut pas s'attendre à une redite de ce disque. Le nouveau a été fait avec des gens différents dans une optique différente. Mitch a grandi, il a eu une petite fille, il a fait d'autres choses, il a évolué, et c'est ce qui se ressent au travers de cet album.

Est-ce que c'est Colin Richardson qui a produit cet album ?
Non, c'est Simon Efemey qui a, entre autres, produit certains albums de Paradise Lost et plein d'autres choses. Et puis il y a Russ, qui apparaît aussi sur la pochette ; c'est lui qui s'est occupé de toute la programmation et du Pro Tools : c'est un ordinateur qui permet énormément de choses et qui a vraiment donné une autre dimension à l'album. Concernant Colin, il a un coût qu'il faut pouvoir assumer. Ensuite, je ne suis pas sûr que Mitch avait envie de travailler avec lui, ça fait dix ans qu'ils bossent ensemble et je pense qu'il voulait travailler avec d'autres personnes.

Les instructions basiques avant de quitter la planète : en gros, autour de quels thèmes tournes-tu dans ce disque ?
Ce sont des sentiments qui me sont personnels, j'ai écrit cet album à une période un peu noire de ma vie, c'est vraiment tombé à un moment difficile. Par rapport à l'album de Out, ce que je peux dire, c'est que Out est plus positif.

On nous bassine quelquefois avec le fait que le Métal est une musique anglo-saxonne. Toi qui a bossé avec des français et des anglais, as-tu vu une différence ?
Avec Out, ce sont des amis, cela va au-delà d'une simple affinité musicale. Avec Meathook Seed, c'est quand même une affinité musicale qui nous unit, même si maintenant nous sommes un vrai groupe... Je crois qu'il n'y a pas de complexes à avoir entre la France et l'Angleterre. La preuve, c'est qu'on m'a téléphoné pour faire des trucs là-bas alors qu'il doit y avoir 10000 chanteurs en Angleterre. C'est plus sur une compétence que sur un a priori. Dans tous les pays, il y a de bons groupes et de bons musiciens.


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