"THE CODE IS RED" PROMO SESSION

Interview de Barney menée par le Hamster, parue dans le numéro de Hard Rock Magazine de février 2005. Cette interview était accompagnée de commentaires sur le nouvel album (sur cette page) et d'une chronique de concert (sur cette page).


Barney, tu nous avait dit que le nouvel album serait plus brutal et plus rapide, il semble bien que vous ayez tenu vos promesses.
Oui ! On voulait faire un album plus rapide, et c’est bien vrai. Malgré le fait que je sais bien que de nombreux groupes le disent, hé bien nous l’avons fait ! Tu sais, toutes les chansons ont été enregistrées dans l’ordre du tracklisting. Et ça tape pendant les trois premières chansons, on ne laisse souffler un peu que lors de la quatrième qui a donné le titre de l’album. Ensuite le titre redémarre de façon progressive. On a joué aux montagnes russes avec le tracklisting, une fois sur deux ça tape méchamment et sur les autres titres, ça ne veut as dire que c’est calme (rires), mais c’est plus massif, plus lourd. On a joué sur les oppositions, comme le titre « Silence Is Defeaning » qui est très agressif contrairement à ce que le nom de morceau pourrait laisser supposer. Les textes parlent de l’attitude du gouvernement, des politiciens vis-à-vis des gens, qui demandent des choses et qui ne sont pas entendus. On leur dit que ce qu’ils veulent sera pris en compte et rien n’arrive, tu vois ? Si ce n’est un silence désespérant, et oppressant d’une certaine manière.

« Right You Are », c’est le retour aux sources ?
Oui, c’est une chanson vraiment très rapide. Très agressive, elle est basée sur la réaction inspirée par ces gens qui n’ont pas d’argent et qui se laissent manipuler par la société par bêtise ou fainéantise, peu importe… Tu sais, nous n’avons pas planifié quoi que ce soit pour cet album, ça faisait simplement un bon bout de temps que nous n’étions pas entrés en studio pour enregistrer de nouvelles chansons, et nous nous sommes juste dit que nous devions donner le meilleur de nous-mêmes, nous n’avons pas pensé au temps. Nous avons suivi le tracklisting, en ayant un son cru et puissant. Et puis, tu sais, avec Mitch et Shane, on se connaît bien, on a assez d’expérience pour ne pas se laisser aller à balancer les mêmes riffs ou à essayer de faire dans la technique. D’ailleurs, Mitch et Shane s’en foutent, ce qu’on cherche c’est à chaque fois de faire une bonne chanson qui soit efficace. C’est un processus naturel, on ne se dit pas telle chanson va avoir tel riff de guitare metal et celle-là un riff punk. Shane et Mitch apportent leurs chansons et ça roule, avec l’habitude et l’expérience, on n’a pas eu besoin de faire une préproduction par exemple. En fait, je pense que nous avons eu plus de mal à gérer les questions extra musicales ces trois dernières années que la musique elle-même. Nous avons pris du temps pour nous décider avant de signer un nouveau contrat avec un label, au départ nous avions envie de tout faire nous-mêmes. Et puis on s’est rapidement rendu compte que ça prenait un temps dingue. La production, le pressage, la distribution… Trouver des gens pour travailler là-dessus… C’était beaucoup trop en termes de temps et d’argent évidemment. Et finalement Century Media est arrivé et c’était la meilleure opportunité. Ils savent bosser la promotion, ils ont une bonne réputation et nous en sommes très satisfaits.

Alors le projet de label dont parlait Shane tombe à l’eau, notamment l’idée de signer des nouveaux groupes ?
Concrètement, ce n’était pas possible d’assumer cela ; Peut être qu’un jour nous y repenserons, mais en tout état de cause pour ce qui nous concerne, le contrat avec Century Media ne pouvait pas tomber mieux.

Tu peux nous expliquer le titre de l’album ?
Le code rouge signifie que c’est une alerte majeure, et c’est en lien avec l’actualité. Sous ce prétexte d’alerte sécuritaire en raison de menaces terroristes réelles ou supposées, les gouvernements peuvent s’en prendre aux libertés, d’expression notamment. Comme aux Etats-Unis, où tu peux être arrêté simplement parce qu’on te soupçonne, sans preuve, d’être un terroriste. Et nous avons les mêmes problèmes avec Tory* Blair en Angleterre. Je pense d’ailleurs qu’on a besoin d’un changement de gouvernement, celui-là est conservateur et ne fait pas grand-chose dans les domaines sociaux. Il y a pas mal de choses qui se passent d’ailleurs, les syndicats – je sui syndiqué – se désaffilient du Labour Par qui ne se différencie pas des conservateurs, et par exemple en Ecosse des syndicats décident de soutenir financièrement les socialistes qui représentent une vraie alternative. Je suis toujours fasciné par ce qui se passe sur le plan politique, je m’intéresse aussi à ce qui se passe en France où vous avez toujours un sérieux problème avec l’extrême droite, il me semble.
(NDR * Tory = nom du parti conservateur britannique, Tony Blair est rebaptisé ainsi depuis quelques années).

Il y a une chanson vraiment à part dans l’album, « Morale ». Que peux-tu nous en dire ?
C’est une prise de position, ce n’est pas vraiment politique. J’ai essayé de faire de mon mieux dans le texte pour décrire à quel point il y a toujours des obstacles dans l’existence qui te stoppent. Ou des gens qui, au nom de certaines règles, t’interdisent de faire telle ou telle chose. La musique est vraiment sombre, étouffante et le tempo est vraiment lent. Et l’instrumental qui suit se place dans la continuité de la chanson. Cela fait longtemps que nous n’avions pas fait cela, et d’ailleurs à propos de cela je peux te dire que nous avons quand même planifié quelque chose, comme quoi cela arrive (rires). Il est très probable que le prochain album démarre avec une chanson instrumentale ou une chanson similaire, dans la même veine que « Morale ».

Quels sont tes sentiments sur la scène metalcore ? Vous jouez d’ailleurs ce soir avec deux groupes assimilés à cette scène…
Pour moi, il n’y a aucun problème. Qu’ils soient hardcore, punk ou metalcore, ce qui importe, c’est que la musique qu’ils jouent fonctionne bien. J’aime bien ce que fait Maroon, ils ont une production un peu crue, c’est vrai qu’on les compare à Slayer mais ils sont jeunes et ils ont l’air capables de progresser.

Vous avez tournée récemment à travers l’Europe, qu’avez-vous prévu pour 2005 ?
Je pense que nous allons faire quelques concerts lorsque l’album sortira en avril, puis nous jouerons dans des festivals en essayant de caler des dates de concert entre chaque festival. Nous serons aux Etats-Unis avec Converge et nous reviendrons en Europe à l’automne. On discute de la possibilité d’être à l’affiche du prochain Eastpack Resistance Tour. Il y avait une bonne affiche l’année dernière.

Bon, une question sérieuse, à propos des festivals, vous avez un problème avec la météo ?
(rires) Ecoute, c’est complètement insensé !!! Cela nous arrive sans cesse, on joue en festival et le temps de notre set, il pleut, la météo britannique nous poursuit quel que soit l’endroit où nous allons ! Mais tu sais quoi, chanter sous la pluie en fait c’est vraiment bien, c’est rafraîchissant, ça aide à respirer et on peut rester d’attaque durant tout le show (rires).


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