"THE CODE IS RED" PROMO SESSION

Voici quelques commentaires sur le nouvel album de Napalm Death, rédigés par le Hamster et paru dans le numéro de Hard Rock Magazine de février 2005. Cette chronique était accompagnée d'une interview de Barney  (sur cette page) et d'une chronique de concert (sur cette page).


Que peut-on espérer d’un des groupes majeurs de la scène metal extrême, qui affiche pas loin de deux décennies au compteur et une discographie conséquente ? C’est bien la question que nous nous posions pendant que le train nous menait au cœur de la Ruhr, nous laissant découvrir un décor idyllique le long de la voie ferrée, décharges, centrales nucléaires et autres dépotoirs, une vraie préparation psychologique aux visuels de Napalm Death en somme. Arrivés à la gare de Cologne, nous sommes accueillis par l’un des attachés de presse de Century Media accompagné d’un confrère italien et de Jeff Walker (Carcass), venu rendre visite à ses potes de longue date, pour lesquels il a livré une petite contribution vocale qui figure dans le nouvel album, ne cessant de demander quelle était aujourd’hui la popularité de Napalm Death à travers l’Europe. En ce qui le concerne, il nous a confirmé avoir enregistré un album solo de reprises de standards de blues et de country (dont Johnny Cash ou Hank Williams) qui n’a pas suscité l’enthousiasme des labels, à son grand regret… Une fois la petite troupe rassemblée, nous voilà repartis pour un trajet en voiture jusqu’à Bochum où vont se dérouler la listening session et le concert plutôt musclé, dans l’immense complexe Matrix

La salle qui ressemble de l’extérieur à une usine délabrée nous réserve quelques surprises, mais la visite des lieux se fera plus tard. Il est déjà temps de grimper au premier étage dans une immense salle voûtée qui fait office de bar-restaurant où la presse, le groupe Marron au grand complet et bien évidemment Shane et Barney sont rassemblés pour passer à l’écoute de The Code Is Red… Long Live The Code (douzième album studio, hors compiles et albums de reprises). Première constatation : le son est massif (d’ailleurs les conditions d’écoute sont vraiment satisfaisantes) et le groupe cogne direct. On retrouve tout ce qui fait la force de Napalm, les blasts, les riffs lourds et gras, et les accélérations punks. « Silence Is Deafening » porte bien son nom, après une première claque pareille on ne demande qu’à être convaincu de la bonne forme des Britanniques. La seconde volée de baffes sonores est sans appel, moins d’une minute de blasts. Les pionniers du grind qui tâche frappent fort et ne sont décidément pas là pour amuser la galerie. Par contre, Barney et Shane sont visiblement amusés par les expressions médusées des journalistes littéralement sonnés par les premiers titres, tandis que les gars de Maroon headbanguent en cœur. La suite de l’album ne laisse pas de répit, « Diplomatic Immunity » se distingue par des riffs saccadés accrocheurs et peu de variations, qui, elles, ne vont pas manquer sur le titre qui suit : « The Code Is Red ». Une vraie démonstration de force. Une alternance de riffs lourds mid-tempo et d’accélérations épileptiques tout droit sorties du punk old school, tandis que du côté de la batterie c’est un blast permanent qui dévaste tout sur son passage. Un peu de subtilités dans ce monde de brutes, « Climate Controllers », pachyderme sonore, ne laisse la place aux blasts que pendant les accélérations. Une véritable douche écossaise car le titre qui suit ne fait pas de quartier. « Instruments Of Persuasion » pilonne d’entrée les conduits auditifs soumis à rude épreuve. Ambiance glauque garantie avec « The Great And The Good », avec une voix off en intro et en invité au chant Jello Biafra. On retiendra le passage hardcore et la basse très avant sur le titre. « Sold Short », à peine passé le cap de la moitié de l’album, encore une chanson qui déblaie les oreilles à grande vitesse. Le titre suivant recèle le blast le plus monstrueux de l’album, qui suit une montée en puissance imparable. Vient ensuite un morceau qui ne fait aucun quartier et qui, comme son titre l’indique si bien, risque d’en laisser végétatifs plus d’un. « Pay For The Privilege Of Breathing » ne laisse aucun répit non plus, puis vient « Pledge Yourself To You » avec en invité au chant Jeff Walker. La dernière ligne droite de l’album est un matraquage en règle qui démontre que Napalm Death est bien vivant et qu’il n’a pas perdu en intensité et en agressivité. La fin est étonnante : « Morale », le titre le plus long et le plus varié, avec une atmosphère glauque et oppressante très réussie et qui se décline sur le titre instrumental final.


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